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Héritage et Inhumation

Rav Yitsh’ak Zilberstein chalita Véhaarev Na volume 2 page 70

Avant la guerre un juif a épousé une femme avec laquelle il a eu un garçon. Après leur
mariage, la guerre éclate, l’épouse est emportée par les horreurs de la shoa tandis que le
mari et son fils sont secourus par une voisine non juive. Le mari reste avec la non-juive qui lui
fera également un deuxième garçon, ils arrivent à se sauver vers l’Amérique alors que le
premier fils va plutôt en Erets Israël. Durant de longues années le fils juif a très peu de
contact avec son père et sa famille. Un jour il reçoit un courrier des Etats Unis lui annonçant
le décès de son père et sa convocation auprès du notaire pour l’héritage qui s’élevait à
50000 dollars divisible en deux : 25000 dollars pour chaque fils. Il voyage d’Erets israël vers
les Etats Unis et, avant toute chose, il se préoccupe d’inhumer son père. Il se retrouve alors à
une confrontation avec son frère non juif qui souhaitait enterrer son père dans un cimetière
non juif, chose interdite d’après la halah’a ! Leur confrontation est présentée devant un
tribunal laïc qui propose un compromis : brûlez le corps de votre père et partagez les
cendres!, statue le tribunal. Bien entendu le fils juif ne veut rien entendre de cette
proposition puisque là aussi la chose est interdite d’après la halah’a ! Ce faisant, il propose à
son frère non juif la moitié de sa part de l’héritage pour récupérer le corps de son père afin
de l’enterrer dignement au vue de la halah’a. Le frère non juif dit alors : puisque la chose
t’est si chère renonce à toute ta part de l’héritage et prends le corps de ton père.
Il est face à un dilemme doit-il renoncer à 25000 dollars pour ce faire?
Le Smâ écrit dans H”M 253-31 : les enfants doivent enterrer le père avant d’hériter, c’est
donc avant de partager l’héritage qu’ils doivent, de cet argent même de l’héritage, payer
l’inhumation du père! Même si le père avant de mourir aurait formulé le désir que ses
enfants prennent l’argent et ne s’occupent pas de son enterrement on l’enterrera dignement
avec l’argent qu’il a laissé et ensuite le reste sera partagé aux héritiers.
D’après cela il est certain que le fils doit renoncer à toute sa part d’héritage afin d’inhumer
son père selon le rite de la alah’a. Et ce même si l’argent va dans le droit du second fils et ne
paie pas directement les frais d’inhumation.