Rav Ben Tsion Aba Chaoul Za »l
Or Letsion – Moussar
L’ombre de la faute :
Âkavya ben Mahlalel enseignait : regarde trois choses et tu n’en viendras pas à la faute : sache d’où tu viens, vers où tu te diriges, et devant qui tu donneras des comptes etc. » – Avot – 3,1. L’auteur a employé l’expression ‘’lidé âvéra’’ pour dire que ces choses éloignent l’homme pas seulement de la faute mais de tout ce qui s’apparente à la faute, on appellera ça ‘’l’ombre de la faute’’, ou encore ‘’la anse de la faute’’. Ce qu’on fait n’est pas toujours une faute mais nous conduira fatalement à la faute et de cela l’homme doit également s’éloigner. L’éloignement se fera dans le ‘’regard’’ de ces trois choses, le verbe employé par le Maître est ‘’histakel’’ ce qui fait référence à un regard méditatif animé d’une grande profondeur. Ce regard ressemble à celui qui veut acheter un costume il va analyser l’habit sur tous ces aspects pour s’assurer de sa convenance et ne se suffira pas d’un regard superficiel.
Les petites fautes :
Rabénou Yona conseille, dans son treizième principe de la téchouva, de considérer les ‘’petites fautes’’ comme des fautes graves, il développe qu’une des raisons c’est pour éviter que le yetser hara incite l’homme à transgresser les petites fautes pour ensuite le conduire aux plus graves. Le Rav Yitsh’ak Alafia zal disait : ne croyez pas que seul celui qui prend la voiture le jour de Chabat est transgresseur du Chabat, même celui qui court sans nécessité en ce jour, ce qui est interdit comme le stipule le Choulh’an Arouh’, est également un transgresseur du Chabat. C’est un exemple de petites fautes où l’homme transgresse facilement. Rabi Chimon ben Lakich disait que ces petites fautes poursuivent l’homme jusqu’au jour du jugement final (traité Avoda Zara 18a).
On retrouve ces petites fautes dans la parole par exemple lorsqu’on interroge quelqu’un sur la raison de son absence de pratique d’une mitsva il répond ‘’ça c’était pour avant, aujourd’hui les choses ont changé’’. C’est là un exemple d’une parole anodine qui renferme néanmoins du reniement de D’IEU ; comme ceux qui disent encore ‘’la Tora est trop sévère…’’.
Fauteur et incitateur :
Rabi Yéhochoua ben Lévy enseignait : l’homme doit arriver tôt à la synagogue pour prier pour être compté parmi les dix premiers qui constituent le minyan, ainsi il aura un salaire équivalent au nombre de personnes qui participeront à la prière ! Ce calcul est juste également pour celui qui incite les autres à la faute, par exemple il empêche d’une façon quelconque une personne d’aller étudier la Tora, il partagera les dégâts de sa faute.
Pack de fautes :
Le Midrach rapporte au nom de Rabi Nathan et Rabi Ah’a au nom de Rabi Simone « si tu as fait un paquet de fautes fais en parallèle un paquet de mitsvot ». Il y a des fautes individuelles mais il y a des fautes qui entraînent un paquet de fautes comme par exemple la médisance. Si on dit ne serait ce qu’une petite parole mauvaise à l’égard d’autrui il risque d’en subir de très lourdes conséquences pour son travail, ce qui l’entraînera à changer de lieu d’habitation où ses enfants risquent de se dégrader moralement et de la Tora. Les Sages préconisent donc de faire un paquet de mitsvot, c’est-à-dire, suivant ce schéma, une mitsva de laquelle découlerait une multitude de biens. En général la mitsva corrective doit être du même ordre que la faute destructrice.
Doute de la faute :
Lorsque l’homme se trouve dans une situation où il y a un doute d’interdit il pourrait être séduit à trouver de nombreux prétextes pour tendre vers la permission. Ces prétextes sont souvent dénués de toute vérité et cachent une mauvaise foi. Dans ce contexte le danger est énorme puisque l’homme ne distingue jamais son erreur vu les excuses qu’il invente. Il faut être très vigilant de ne point transgresser une faute dans le doute.