Rav Moche Mergui
La Thora dit (Parachat Vaïkra chapitre 1 verset 1) : « Hachem appela Moché et lui parla de la Tente
d’Assignation en ces termes : Parle aux enfants d’Israël et dis leur : lorsque un homme apportera une offrande à Hachem, c’est avec du gros ou du petit bétail que vous offrirez ce sacrifice. »
Le terme Vaïkra signifie qu’il y a un appel : c’est par un appel d’affection qu’Hachem s’adresse à Moché Rabbénou pour lui enseigner les lois relatives aux différents sacrifices, les Korbanot. A son tour, Moché Rabénou doit retransmettre cet appel d’affection aux Béné Israël. « Parle aux en enfants d’Israël »
Le terme Vaïkra est porteur d’un double message : le premier, comme l’explique Rachi, Vaïkra lachon Hibba constitue un appel d’affection pour être rapproché ou se rapprocher d’Hachem. En effet, l’homme, par sa faute même involontaire s’éloigne de son Créateur. Le lien n’est cependant pas définitivement rompu et Hachem lui ouvre la porte du rapprochement. Il existe donc toujours une possibilité de revenir vers Lui. Hachem nous en donne le moyen, précisément par les sacrifices-Korbanot. Le mot hébreu Korban est issu du mot karov qui signifie « se rapprocher ». Le sacrifice rapproche donc l’homme d’Hachem.
Or de nous jours, nous n’avons plus le Bet Hamikdache, et nous n’avons pas de moyen d’offrir des sacrifices. Comment pouvons-nous rétablir le lien avec Hachem ? Certes par la prière, l’étude de la Torah, la Téchouva, par l’effort, par la volonté affirmée et constante de nous rapprocher de notre Créateur.
Le second message du terme Vaïkra se trouve dans sa dernière lettre : il s’agit du petit Alef, de taille réduite par rapport aux autres lettres. LA LETTRE ALEF est précisément la première lettre du pronom personnel signifiant « JE SUIS.» L’homme se présente avec prétention : « JE SUIS ! » Le premier des sacrifices consiste donc à réduire la dimension de son orgueil. Il n’est pas facile d’avoir la modestie d’avouer sa faute publiquement, à l’instar de Yéhouda qui a déclaré avec courage et modestie : « Tamar, ma belle-fille a raison, c’est moi le coupable ! » (Béréchit 38/26).
En l’absence du Bet Hamikdache et des Korbanot, le premier des sacrifices reste toujours d’actualité : reconnaître sa faute avec modestie et honnêteté. Réduire son orgueil reste le moyen le plus efficace pour rétablir le lien avec Hashem.