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La pureté familiale

Rav Ovadya Yossef chalita

(‘’Méor Israel Dérouchim’’)

Le Rambam écrit (Issouré Bia 11-16) « la femme ne sort de l’impureté de nida seulement après s’être immergée dans des eaux de mikwé cacher. Mais si elle s’est lavée avec de l’eau, même si on lui verse toutes les eaux de la planète, elle restera impure comme auparavant, et son interdit reste entier condamné de karète. Ce n’est seulement par les eaux de mikwé que l’impur quitte son impureté. (Mikwaot 11-12) La chose est claire que toutes les lois de pureté et d’impureté sont des décrets bibliques, et ne font pas partie des choses que l’esprit de l’homme approuve, mais elles sont des h’oukim. (Mikwaot 1-2) La loi veut que l’impureté ne disparaît seulement si la femme a immergé tout son corps dans l’eau. Si elle se trempe mais qu’une infirme partie de son corps est à l’extérieur de l’homme, elle reste impure ».

Dans le livre de Mélah’im 2-5 le prophète nous raconte que Naâman, capitaine de l’armée du roi de Aram, était atteint de tsaraât (lèpre) et demanda au prophète Elichâ de lui trouver remède. Le prophète lui conféra de se tremper sept fois dans les eaux du Jourdain. Naâman se mit en colère contre le prophète sous prétexte que les eaux des rivières qu’il connaissait tel Damessek, Amana et Parpar étaient plus pures que celles du Jourdain et que tous les fleuves d’Israël. Les sujet de Naâman le calmèrent et lui firent accepter de se tremper dans les eaux du Jourdain. Il fit ainsi et sa peau retrouva la douceur de la peau d’un bébé et guérit complètement de sa tsaraât. Y-a-t-il une logique répondant aux lois de la nature dans ce fait ? En réalité il faut comprendre que sa purification dépendait de sa soumission au décret du prophète ! De même ici, la purification dépend de son acceptation de la loi divine lui imposant ce mikwé, et là elle trouvera sa pureté.

La pureté pratiquée selon les strictes de loi de la Tora amène la présence divine dans les foyers d’Israël, comme dit le verset « Ils feront pour moi un sanctuaire et Je résiderai parmi eux », c’est-à-dire dans les maisons d’Israël. Ainsi disent nos Sages « si l’homme et la femme sont méritants, D’IEU réside entre eux », effectivement nous retrouvons le nom divin composé des lettres hé et youd entre l’homme et la femme – ich (homme) s’écrit avec un youd et icha (femme) s’écrit avec un hé. Ce mérite du couple dépend de leur pratique des lois de la pureté familiale. « Et s’ils ne sont pas méritants un feu les dévore », D’IEU retire son nom du leur il reste le mot êch (feu). En ne respectant pas les lois de la pureté familiale ils seront enflammés par le feu de la dispute, un feu qu’on ne peut éteindre.

Le Or Zarouâ rapporte au nom de Pirké dérabi Eliezer « dans les temps futurs, D’IEU donnera une force nouvelle comme le renouveau de la lune – sache que chaque mois la femme est renouvelée par son immersion au mikwé et elle devient ainsi chère au mari autant que le jour du mariage ».

Voici l’histoire de Elichâ le Grand Cohen qui voyait ses enfants mourir. Du ciel on lui fit savoir qu’il fallait que dans son couple il redouble de vigilance quant à la pureté familiale. Il dressa cette réponse à son épouse. Une nuit elle alla se tremper au mikwé à sa sortie du mikwé elle rencontra un chien, elle retourne se tremper et rencontre un âne. Elle se trempe une troisième fois et rencontre un non juif etc. D’IEU eu pitié d’elle et la dernière fois qu’elle se trempa elle rencontre l’ange Matatron. Puis elle retrouva son mari et de cette union naquit Rabi Yichmaël (voir Rama Y’’D fin 198). Nous pouvons constater avec quel dévouement les femmes pratiquaient scrupuleusement les lois et les divers comportements du mikwé. Nous savons que nos saintes mères se trempaient dans les eaux froides du mikwé même en hiver, alors qu’aujourd’hui les mikwaot sont d’une splendeur inégalable. Par la pratique scrupuleuse des lois de pureté familiale le mérite se ressent dans les enfants qui deviennent des tsadikim. Par contre les femmes qui ne vont pas au mikwé et transgressent cette loi grave de karète voient leur enfant devenir mauvais. Il revient aux femmes pratiquantes d’encourager les femmes éloignées à pratiquer à leur tour le commandement divin de vivre dans la sainteté et la pureté.

Le Yalkout Chimoni écrit : « Rabi Ah’a enseignait, celui qui épouse une femme correcte et pudique c’est comme s’il avait pratiqué toute la Tora… Le peuple d’Israël ne connaîtra la délivrance finale seulement par le mérite des femmes pieuses.

Lorsque j’étais grand Rabbin d’Israël la responsable du mikwé d’un nouveau quartier à Yérouchalaïm m’appela pour m’informer que depuis deux semaines le mikwé n’est fréquenté par personne. Avec mon ami le Gaon Rav Betsalel Zoulti zal grand rabbin de Yérouchalaïm suivant son conseil nous avons fait du porte à porte et avons expliqué aux couples l’importance de la pureté familiale ceci eu une grand efficacité, la semaine suivante la responsable du mikwé nous a contacté pour nous expliquer qu’elle était débordée de travail ! Heureux Israël qui écoute la voix des Maîtres. C’est donc une grande mitswa qui incombe aux pratiquantes d’influencer les autres à pratiquer celle mitswa sichère que représente le mikwé et la pureté familiale.

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