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L’espoir, fiction ou réalité

Rav Imanouel Mergui

Cette semaine (mercredi 25 teveth) est marquée par la Hiloula d’un maître qui a signé l’histoire après la seconde guerre mondiale, par sa Tora et la profondeur qu’il y développa, ses messages restent une source grandiose de vie et d’espoir. Le Tsadik Rav Eliyahou Eliezer Desler ztsal dont ses messages ont été retranscrits par ses élèves dans l’ouvrage clé Mih’tav Mééliyahou. Je vous propose un échantillon d’un de ses cours rapportés dans Mih’tav Mééliyahou (volume 5 édition hébreu page 280) à lire avec beaucoup de délicatesse, celui-ci à propos de la sortie d’Egypte.

Le bienfait reçu qui conduit à la sensation de gratitude la plus profonde est la libération des drames et des malheurs. Cette gratitude est l’objectif essentiel des souffrances que D’IEU envoie à l’homme. Par cette idée nous pouvons comprendre les souffrances qui précèderont la venue du Machiah’. Bien que ces souffrances fassent fuir certaines personnes et les égareront davantage, toutefois à la fin le Machiah’ viendra par la gratitude qui découlera de la pleine rédemption et le retrait définitif des souffrances.

C’est-à-dire que l’enjeu de l’épreuve et de toute souffrance soit-elle a pour but de conduire l’homme à la reconnaissance de la délivrance de cette souffrance. L’épreuve a pour but non pas ce que l’homme vit au présent à l’intérieur du dramatique, mais le but c’est l’après ! Lorsque l’homme est sorti de son malheur, par le concours unique de D’IEU, il prend conscience de la grandeur divine et devient reconnaissant des immenses bienfaits de D’IEU !

C’est ainsi que le Zohar enseigne « pourquoi mes enfants passent-ils par l’esclavage ? Parce qu’il est écrit ‘’je vous ai fait sortir d’Egypte’’, tel un esclave qui sert son maître parce qu’il l’a sauvé de la mort et qu’il l’a secouru de tous les drames du monde ». L’explication est telle que nous l’avons dit, l’objectif de l’esclavage de l’Egypte est pour qu’ils vivent la délivrance, par cela ils seront attachés à D’IEU par les chaînes de l’amour et de la gratitude jusqu’à ce qu’ils se réjouissent de servir D’IEU !

Le dramatique est le moyen d’arriver à la gratitude envers D’IEU et donc à la recherche de D’IEU. Ne t’arrête pas là où ça fait mal, vois plus loin, vit l’après au présent, le drame n’est pas une fatalité il est l’autoroute qui conduit au meilleur.

Dans le Livre de Chémot 3-12 D’IEU a dit à Moché « lorsque tu feras sortir le peuple de l’Egypte vous me servirez sur cette montagne (Har Sinaï) » – Moché avait du mal à saisir la raison de la sortie d’Egypte ! Les Hébreux en étaient-ils à la hauteur, étaient-ils méritants etc. ? D’IEU lui dévoila le secret : le but de la délivrance n’est pas propre à lui-même mais à la suite des miracles liés à la sortie d’Egypte ils en arriveront inévitablement au Service Divin.

Les miracles comme l’endurance de l’esclavage sont des étapes nécessaires pour atteindre le but, celui d’être reconnaissant envers D’IEU, de se coller à Lui et de suivre Sa voie !

Nous devons affirmer que la difficulté de l’esclavage parfait la fin de l’exil !

Il ne peut y avoir de meilleur s’il n’y a pas cette prise de conscience de la grandeur des bienfaits divins à notre égard. Cette prise de conscience passe inévitablement par l’endurance du pire ! le bonheur et le bienfait qui suit naturellement le pire prend une autre dimension, un sens plus fort et conduit à une reconnaissance des bienfaits divins sans égal.

Le Rav de conclure : plus l’esclavage est dur plus grande sera la gratitude !

Il faut avoir de la foi, de la patience et surtout beaucoup de Tora pour comprendre cela. Lorsqu’on dit qu’il n’y a pas de fatalité dans les évènements de la vie, ce n’est pas qu’une belle phrase pour remonter le moral, un espoir souvent fantasmagorique. Le meilleur est la suite logique du drame, parce que le drame est uniquement le moyen d’arriver au meilleur. Ce meilleur est aussi puissant que le drame vécu au préalable. Ce meilleur est lui-même encore un moyen, encore une étape pour accéder au plus grand des bonheurs : la rencontre d’avec D’IEU ! Peut-être que celui qui pense qu’après le drame il y a la mort et ne se relèvera jamais de son épreuve, c’est parce qu’au fond il ne veut pas être redevable envers D’IEU. Le refus de la reconnaissance envers et de D’IEU conduit au refoulement du meilleur.

Ce message profond est majeur a tout son sens au niveau du peuple d’Israël depuis le premier exil – l’Egypte, mais également jusqu’à la venue du Machiah’. Ce schéma de l’histoire a tout son sens également au sens singulier de l’histoire. Chacun dans ses moments difficiles trouvera dans la profondeur de cette idée le moyen de croire que l’espoir n’est pas une fiction mais une réalité qui s’impose…