Aller au contenu

Question pour un champion ou le S.A.L

Rav Imanouel Mergui

Ce n’est pas le nom d’une nouvelle société ! Qu’est-ce donc ?

Ce sont les initiales des trois choses sur lequel le monde actuel repose :

SANTÉ. ARGENT. LOISIRS.

Ne voyez pas en cela une critique. Sommes toutes ces choses sont importantes pour la vie de l’homme et de la planète, vitales diront même certains.

Ce qui me préoccupe c’est l’attention démesurée qu’on porte à ces choses.

Ces choses ont dépassé la relativité qui leur revient.

On organise sa vie par rapport à elles.

En simple : on a fait de ces choses un but, un objectif, l’enjeu de notre vie.

Toute préoccupation existentielle est démodée. Parler aujourd’hui de foi, de Tora et de pratique de la Tora est devenue, dans certains milieux, des sujets archaïques et n’intéressent plus grand monde. Les gens s’inquiètent de leur santé pour jouir pleinement de leur argent en le dépensant dans des loisirs excessifs.

La vie n’a d’autre sens que l’argent qu’on gagne pour le faire fructifier afin de ‘’mieux’’ le dépenser.

L’histoire du Maître Mor Oukva me guide au quotidien. Celui-ci donnait beaucoup d’argent aux nécessiteux. Avant de mourir il décida de donner la moitié de ses biens aux pauvres et l’autre moitié il la légua à ses héritiers.

Il expliqua : après ma mort la route sera longue et ce n’est qu’en donnant mon argent à la tsédaka que je serais à même d’atteindre le terminus de mon voyage !

Lorsqu’on récolte aujourd’hui de l’argent pour des nécessiteux on se fait humilier, rabaisser, engueuler ! Ceux qui ont pitié donnent quelques pièces et croient ainsi s’acquitter de leur devoir…

Je ne veux pas faire ici l’apologie de la tsédaka, je veux seulement constater la vision qu’on a du monde et surtout notre rapport avec les choses, notamment l’argent.

Je voudrais conjuguer à mon discours les propos de Moché Rabénou, qui bouleversent ma vie au quotidien, qu’on peut lire dans notre paracha de Chémot. Les Enfants d’Israël sont asservis en Egypte et souffrent, Moché lui-même n’en n’est pas indifférent et pourtant lorsque D’IEU l’envoie pour libérer le peuple de la main de l’oppresseur Moché refuse maintes fois. L’une des raisons de son refus se trouve au chapitre 3 verset 11, il dit : « est-ce que je pourrais faire sortir les Enfants d’Israël de l’Egypte ? ». Mais pourquoi pas ? Pourquoi Moché est-il freiné ?

Rachi explique « quel est le mérite qui permettra à Israël qu’on lui fasse un miracle ? » Vous entendez, Moché est chargé par D’IEU d’une mission inouïe :   libérer un peuple souffrant. Il refuse. Pour quel motif ? Ils ne sont pas méritants pour connaître l’évènement grandiose qui s’apprêtent à vivre !!! Impensable ! Et D’IEU lui répondra qu’ils ont un mérite, lequel ? Vous trouverez la réponse au chapitre 3 verset 12 dans le commentaire de Rachi…

Ce qui m’impressionne c’est le rapport que Moché a avec la souffrance, la santé comme on dit aujourd’hui. On demande à D’IEU la santé, comme l’argent d’ailleurs. Sur nos requêtes Moché a une question :

Pourquoi ?   Qu’est-ce qui te permet de demander à D’IEU ce que tu lui demandes ?

Démarche dérangeante.Démarche existentielle. Dérangeante parce qu’existentielle…

Si l’homme demande à D’IEU : pourquoi m’envoies-tu ‘’toutes ces épreuves’’ ? Moché rétorque à l’homme : pourquoi veux-tu que D’IEU te les retire ???

La libération de quelque souffrance soit-elle ne peut s’effectuer seulement si on sait répondre au pourquoi de Moché ! Question pour un champion !!!


Fasse  Hachem  que  toutes  les souffrancesd’Israël disparaissent (la réelle souffrance et de ne pas savoir répondre au pourquoi de Moché. La clé du bonheur se trouve dans la réponse à la question de Moché. Consultez Rachi Chémot 3-12…)

Étiquettes: