Rav Imanouel Mergui
On n’en parlera jamais assez !
Il est toujours d’actualité !
Il est si nécessaire dans tous les domaines !
Sans lui le monde s’écroule !
Le CHALOM !
Au neuvième chapitre du traité Bérah’ot le Talmud nous livre les interprétations des rêves. On peut lire notamment à la page 56B : « Rabi H’anan enseigne : il y a trois éléments de rêve qui annoncent le Chalom (la paix) 1) le fleuve, 2) l’oiseau, 3) la marmite ! Le Méloo Haroïm note que plus loin à la page 57A le Talmud rajoute un quatrième élément symbolisant le Chalom : le blé.
A propos du premier élément, le fleuve, le maître cite un verset tiré de la prophétie de Yéchaya 66-12 D’IEU dit « je me tournerais vers Yérouchalaïm tel un fleuve de paix ». Le Metsoudat david explique : à la fin des temps D’IEU enverra à Yérouchalaïm beaucoup de Chalom tel un fleuve qui se caractérise par l’abondance de ses eaux. Il y a une notion quantitative de paix !
Pour le deuxième symbole de la paix, l’oiseau, c’est également un verset de Yéchaya 31-5 qui est pris pour référence « tel des oiseaux qui volent ainsi D’IEU protègera Yérouchalaïm ». Le Métsoudat david explique : de la même façon que l’envolé de l’oiseau renferme l’idée de la vitesse, ainsi D’IEU s’empressera de protéger Yérouchalaïm. Et lorsque les forces du mal combattront, ils passeront au-dessus, tel l’oiseau qui vole au-dessus des éléments, de Yérouchalaïm et ses habitants en seront épargnés. Le Chalom est ici comparé à l’oiseau qui n’est pas figé mais s’envole dans sa course. Le Chalom n’est donc pas quelque chose qu’on attend de façon statique. De même le Chalom nous élève au-dessus des éléments obstacles, on s’élève pour surpasser tout ce qui nous gêne.
Le troisième élément ici est la casserole comme dit encore le prophète Yéchaya 26-12 « D’IEU placera le Chalom sur vous tel qu’une casserole est posée sur le feu ». Parallèle quelque peu surprenant. Le Sifté H’ah’amim (Métivta) explique : une casserole sur le feu dessine le repas préparé et donc la réalisation du souhait de celui qui va prendre son repas. Le Chalom se trouve là où notre volonté prend forme.
Le Chalom contient ces trois éléments :
1) la quantité illimitée et abondante du Chalom – nous devons nous investir grandement quant au Chalom, il n’y a pas de mesure au Chalom, nous devons tout faire pour y arriver. Les phrases du type ‘’j’ai tout essayé et ça n’a pas marché’’ n’ont pas de place dans le Chalom. Tant qu’on n’a pas abouti au Chalom on se doit de persévérer.
2) L’envolée du Chalom – s’empresser de faire le Chalom, ne pas laisser les situations se dégradaient, et surmonter tout ce qui se met sur notre chemin, fuir la discorde à tout prix. Pour y arriver il faut être au-dessus des situations envenimées et envenimeuses. Ce n’est pas seulement prendre du recul mais c’est voir les choses d’un regard plus adulte, plus grand et plus élevé. Sortir du regard mesquin.
3) La réalisation de notre volonté – c’est incroyable parce que bien souvent la discorde née là où il y a conflit d’intérêts. Mais lorsqu’on approfondi on se rend vite compte que les querelleurs sont des gens qui n’ont aucune volonté, aucun projet, ils ne bâtissent rien de concret et d’existentiel. Si on sait définir correctement et authentiquement nos volontés, si on est clair avec soi même il est improbable de se chamailler avec les autres. Notamment parce qu’aucun homme n’a le même projet que l’autre, et là il n’y a plus de place à la mésentente. La guerre commence là où deux personnes veulent la même chose, et donc soit l’un des deux se trompe soit les deux se trompent. D’IEU a si bien fait les choses qu’il est impossible que deux personnes veuillent la même chose !
