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Le foie gras bientôt illégal en Europe ?

Rav Imanouel Mergui

Plus de 30 millions d’oiseaux sont gavés chaque année en France. La plupart sont enfermés en cages de
batterie si étroites qu’ils peuvent à peine bouger. On leur enfonce un tube de métal dans la gorge jusqu’à
l’estomac. Leur foie devient énorme. Ils peinent à respirer.
Le foie gras est le foie malade d’un oiseau atteint de stéatose hépatique.
Rapport scientifique de la Commission Européenne :
Les oiseaux souffrent de diarrhées, d’épuisement. Trop affaiblis ou blessés, plus d’un million agonisent et
meurent chaque année en gavage.
Le gavage est une violation des règlements et des principes les plus élémentaires de protection des animaux.
Le gavage est interdit, pour motif de cruauté, dans la plupart des pays de l’Union Européenne, et depuis peu
en Israël et Californie.


Rabi Avraham Danzig zal Rabi Avraham Danzig zal écrit dans son ouvrage‘’H’oh’mat Adam’’ ‘’H’oh’mat Adam’’ ‘’H’oh’mat Adam’’ 15-10
« Il faut stopper le gavage d’oie, effectivement cette pratique cause des lésions dans l’œsophage ce qui la
rend tréfa (impropre à la consommation), il faudrait donc vérifier chaque oie après le gavage de ces dites
lésions. Cependant si l’alimentation du gavage est lisse elle ne risque pas de causer des blessures à l’animal »


Réponse de Maran Hagaon Harav Ovadya Yossef chalita Réponse de Maran Hagaon Harav Ovadya Yossef chalita ‘’Yabiâ Ôm ‘’Yabiâ Ômer’’ 9 Y’’D 3
Lettre adressée àRav Rah’amim Naouri zal Rav Rah’amim Naouri zal Rav Rah’amim Naouri zalen 5736/1975 en 5736/1975 en 5736/1975
Question : Les restaurateurs français veulent importer du foie gras d’Erets Israël et, vous me demandez s’il est
possible de les laisser servir ce produit aux consommateurs séfarades ?
Réponse : Le Zivh’é Tsedek écrit qu’il conviendrait de décréter une interdiction quant à la consommation du
foie gras puisque les obstacles sont nombreux ! Le Bah’ s’insurge également quant à cette pratique qui
s’oppose à la Tora et, dit-il, « si j’avais la possibilité j’aurais mis en quarantaine ceux qui gavent les oies, qui
leur a permit d’enfreindre les lois de la Tora et de faire trébucher les consommateurs ?! ». Le Darké Téchouva
écrit que ces oies ont un statut de tréfa ! La halah’a considère comme tréfa toute bête ne pouvant vivre audelà de douze mois, or les oies gavées si ne peuvent plus se nourrir par elle-même ce qui fait qu’en moins de
douze mois elle mourrait ce qui l’a rend donc tréfa. Le H’oh’mat Adam use également de sévérité dans ce
domaine. Les Sages s’opposent à cette pratique du gavage d’oie. Rav Tsvi Pessah’ Frank zal invite aussi les
Rabanim à annuler le gavage d’oie. C’est également l’opinion du H’azon Ich rapportée par le Chevet Halévi.
Même les pays d’Europe de l’Est ne suivaient pas tous cette permission c’était le cas dans les communautés
de Russie et Roumanie.
Conclusion : il convient de ne pas autoriser la distribution de foie gras dans les restaurants et il faut à tout prix
empêcher la souffrance qu’ils font subir à ces bêtes. Voilà que faire souffrir une bête est un interdit de la Tora
selon la conclusion du Talmud au traité Chabat 128b.
Bien qu’aujourd’hui les méthodes de gavage ont quelque peu changé ce qui ne rend pas obligatoirement la
bête tréfa, malgré tout de nombreux problèmes de halah’a sont liés ici comme l’a fait remarqué mon ami le
Rav Chlomo Amar.


Extraits de la réponse de Rav Tsvi Pessah’ Frank zal ‘’Har Tsvi’’ Rav Tsvi Pessah’ Frank zal ‘’Har Tsvi’’ Y’’D –26

« En Erets Israël le gavage n’est pas pratiqué et même dans nos pays ça ne se fait pas.
Il est clair que la halah’a exige de vérifier l’œsophage pour s’assurer que la bête ne soit pas tréfa.
Il faut suivre la conclusion de H’oh’mat Adam et faire en sorte que l’aliment du gavage soit lisse afin qu’il ne
cause pas de lésions, mais qui peut assurer que tous se montreront vigilants. Efforcez vous donc d’annuler
cette pratique (du gavage). Et s’il est impossible de l’annuler efforcez vous de vérifier chaque bête sans quoi il
serait interdit de consommer la bête. »


Réponse de Rav Eliezer Wolf chalita tiré du site tecouvot.com

Il existe tellement de raisons pour qu’un Ben Tora n’en mange pas, que même si les Rabbanim font de leur
mieux pour améliorer les vérifications des blessures du jabot dues au gavage, ils ne pourront trancher sur le
problème de fond. En effet le Taz dit que nous ne sommes pas habilités à vérifier un jabot endommagé.
Il existe tout-de-même un point d’amélioration : Nous savons en effet aujourd’hui que la stérose du foie est
réversible, de sorte que si l’on interrompait le gavage de l’oie et qu’on lui redonnerait sa liberté, elle pourrait
à nouveau marcher, ce qui tendrait à confirmer que c’est une pathologie passagère.
J’ai consulté Rav Elyachiv shlit”a sur ce point, et il m’a dit qu’effectivement il s’agissait d’une amélioration.
Quant à la vérification du jabot, le problème reste entier, et il m’a proposé d’opter plutôt pour un système de
gavage amélioré et d’obtenir moins de 10% de jabots blessés, ce qui éliminerait la question de la vérification.
À noter toutefois qu’il existe d’autres problèmes, liés à la cachérisation elle-même : En effet il est rapporté
dans le Chouhan Arouh Yoré déa 69 que la viande ou le foie doivent être grillés à moitié et le Bah dit que
lorsqu’il est sec à l’extérieur cela est suffisant. L’explication de ce Bah est controversée: S’agit-il là de la
mesure ou uniquement d’un signe ?
Rav Padwa za”l de Londres, dans son Hechev Haefod Tome 2 responsa 63 penche vers une lecture du Bah
disant que l’essentiel est que le foie soit asséché à l’extérieur.
J’ai également eu l’occasion de consulter Rav Youst d’Amsterdam qui m’a dit que c’est ainsi qu’on cachérisait
le foie-gras avant la guerre à Vienne.
D’autres Poskim comme Rav Belsky du O.U. m’ont confirmé qu’il fallait impérativement une demi cuisson au
cœur du foie. C’est ainsi que nous avons mis en place notre système de cachérisation pour le foie.


Le gavage d’oie rencontre donc plusieurs problèmes délicats en matière de halah’a,
On en comptera au moins trois :
1) Le gavage en lui-même est considéré une souffrance pour la bête, on touche donc le problème de
tsaâr baâlé h’aïm interdit min hatora,
2) Des questions de tréfa sont soulevées telles les lésions au niveau de l’œsophage,
3) Le grillage du foie connaît des exigences aigues.