Rav Binyamin Chlomo Hamburger chalita Tiré de son ouvrage « Méchih’é Hacheker Oumitnagdéhem» (en hébreu – traduction libre)
Le but suprême du peuple d’Israël est de se lier fortement à D’IEU et à l’étude de la Tora. Les Sages et les Prophètes ne désiraient pas tant le personnage du Machiah’ mais ils désiraient surtout la période messianique – ‘’yémot hamachia’h’’ ! Une prière dit bien « qu’il soit de Ta volonté D’IEU, qu’on observe Tes commandements dans ce monde afin qu’on obtienne le mérite de vivre pour voir le bonheur dans les années des jours du Machia’h et la vie du ôlam haba ». Le Rambam (mélah’im 12-4) écrit « les Sages et les prophètes aspirent aux ‘’yémot hamachia’h’’, non pas pour dominer le monde, non pas pour assujettir les idolâtres, non pas pour s’élever sur les peuples, non pas pour manger, boire et se divertir, mais uniquement pour qu’ils soient disposés à s’investir pleinement dans la Tora et sa science, que nul ne les empêche, afin d’accéder à la vie du ôlam haba ».
Si l’étude de la Tora représente l’objectif unique de la rédemption, nous allons voir que le seul moyen d’activer la rédemption est l’étude de la Tora. Effectivement on peut lire dans le Midrach Eliyahou Zouta chapitre 14 « Israël connaîtront la rédemption ni par la souffrance, ni par l’assujettissement, etc., mais seulement à travers dix personnes assises qui étudient la Tora, leur voix se fera entendre comme dit la prophétie de Ôvadya ‘’au mont Sion il y aura secours et se sera saint’’ ». Au traité Sanhédrin 99b nos Maîtres rapportent l’enseignement de Lévi qui annonce que celui qui étudie la Tora lichma il active la rédemption.
On peut également lire dans le Zohar que l’étude de la Tora conduit à la guéoula, il dit « Si le peuple d’Israël est vide de mérites et d’actions justes il lui reste un remède : l’investissement dans l’étude de la Tora. Rabi Yossi bar H’alafta a demandé à Rabi Yitsh’ak : as-tu entendu pourquoi les temps messianiques s’éloignent tant ? Il lui répondit : les temps messianiques sont si retardés à cause de l’absence de l’étude de la Tora ‘’bitoul Tora’’ ». Dans la Pésikta on peut lire l’idée suivante : de la même façon que le don de la Tora était l’objectif sine que non de la sortie d’Egypte ainsi la délivrance des nations n’aura lieu uniquement par le mérite de l’étude de la Tora. Le Yalkout Chimoni précise un peu plus : c’est par le biais de l’étude de la michna que les exilés seront ramenés. C’est ainsi également que décrit le Targoum Chir Hachirim la venue du Machia’h « lorsque le moment arrivé où la volonté divine voudra libérer Israël de l’exil, D’IEU dira au roi Machia’h : la fin des temps est arrivée, le mérite des justes monte devant Moi comme l’encens, les Sages de la génération étudient la Tora orale et écrite, vas cueillir la royauté que Je t’ai octroyé. Alors, le roi Machia’h se dévoilera au peuple d’Israël. Le peuple d’Israël lui dira alors : sois pour nous un ‘’frère’’, montons ensemble à Yérouchalaïm pour puiser avec toi les secrets de la Tora ».
En 5685 (1924) le H’afets H’aïm envisageait d’aller s’installer en Erets Israël, avant de partir il écrit à la communauté « avant de me séparer de vous, je vous demande de renforcer l’étude de la Tora et de soutenir les yéchivot. Je vous rappelle la dernière prophétie du dernier prophète : rappelez-vous de la Tora de Moché Mon serviteur, j’enverrai le prophète Eliyahiou ! Cela est l’essence même de la vie d’Israël et là se trouve leur mérite nécessaire pour la rédemption finale ». Pour le H’afets H’aïm l’étude de la Tora est l’unique préparation à la venue du Machia’h, il disait à tout celui qui est animé de crainte du ciel, tout celui qui croit pleinement en la venue du Machia’h, doit s’y préparer par l’étude du pentateuque, des michnayot et du talmud – afin que nous puissions connaître véritablement la pleine rédemption, et recevoir le Machia’h avec joie ».
S’efforcer de ramener le peuple à la croyance de la venue du Machia’h sans les initier à la Téchouva n’encourage en rien la venue du Machia’h. L’exercice efficace est de ramener, tout le monde, même le publique initié, à corriger la faute du ‘’bitoul tora’’ (absence d’étude). La correction de cette faute qui est à l’origine de la destruction du Temple est ce qui dessinera le sentier de la venue du Machia’h.
Rav Réfaël Hacohen de Hambourg (maître de Rav H’aïm de Volosyn) nous en dit long sur cela, voici quelques unes de ses phrases : au traité Sanhédrin 97b nos sages disent « puisque le Machia’h attend de venir et nous aussi l’attendons, pourquoi ne vient-il pas ? C’est la ‘’midate hadin’’ qui le retient ! ». C’est davantage le ‘’bitoul tora’’ qui est la cause de son retard, cette faute qui a conduit à la destruction du bet hamikdach et nous devons réparer cette faute. Lorsque nos Maîtres ont affirmé Sanhédrin 98a que le Machia’h ne viendra que si la génération est méritante, ils parlent de ceux qui se repentissent, mais ceux qui ne font pas téchouva ne sont pas inclus dans cette affirmation. Tout être animé de la crainte divine qui veut se rapprocher de l’Eternel et faire téchouva, alors que le yetser hara le freine, doit se dire je suis peut-être la cause de la longévité de cet exil, exil de la providence, exil de la Tora. Ceux qui ne veulent pas faire téchouva ne retardent pas le Machia’h – ils ne le connaîtront pas, mais, ceux qui veulent faire téchouva en n’en sont pas encore arrivés eux retardent la venue du Machia’h… »
Ce n’est pas enfermant le livre de l’étude de la Tora qu’on fait venir le Machia’h. Celui qui ferme son livre pour clamer le Machia’h ressemble à celui qui met feu à son appartement pour toucher l’assurance et que l’assurance découvre son astuce, il a tout perdu !