Rav Chalom Méir Wallah’ chalita
Maayan Haémouna volume 4 page 93
La faute obscurcit le cœur. Le yetser hara est appelé obscurité, et il obscurcit la face des êtres. Les actes des mécréants sont appelés obscurité (Béréchit Raba 1-6).
Le Rav Luzzato zal a composé une prière où il s’adresse à D’IEU pour retrouver la lumière ternie par les forces du mal ; il y proclame notamment que « le yetser hara qui obscurcit le cœur de l’homme le conduit à la confusion du bien et du mal, le guide vers le mensonge qui détourne et trompe les humains. Nous prions pour retrouver la pureté de notre cœur, et que D’IEU intervienne pour nous sortir de l’obscurité du mal. Ta lumière se tient devant nous pour faire disparaître toute obscurité, et nous guide vers Ta vérité ! »
Rabi Yisraël de Ruzin zal priait ainsi « Maître du monde, je ne te demande ni la vie dans ce monde ci, ni la vie dans le monde futur, je te demande de m’éclairer afin de ne pas tourner dans le monde tel un animal qui marche dans l’obscurité »
« Ta lumière et Ta vérité me guident » Téhilim 43-3
Il est évident que la lumière augmente par l’étude de la Tora et la pratique des mitsvot comme a dit le roi Chlomo Michleï 6-23 « ki ner mitsva vétora or ». Un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité. En même temps il faut s’éloigner des fautes et s’élancer vers la téchouva – l’obscurité diminuera !
Mais celui qui sent que son cœur est obstrué que doit-il faire ?
(nb : c’est déjà signe de lumière que de constater qu’on a le cœur bouché…)
Celui qui trouve son cœur obstrué, il doit davantage chercher du côté de son alimentation pas cachère !!! Effectivement lorsque la Tora (Vayikra 11-43) dit à propos des animaux interdits à la consommation ‘’ ne souillez pas votre être cela vous rendrait impur’’, les Sages dans le Talmud Yoma 39A font remarquer que dans le texte l’expression ‘’vénitmétèm’’ qu’on a traduit ‘’cela vous rendrait impur’’ est écrite de façon où on peut la lire ‘’vénitamtem’’ qui se traduit ‘’cela bouche votre être’’. Le Zohar est très sévère envers la personne qui consomme des aliments interdits, il dit notamment qu’il apporte sur lui toutes les énergies négatives, il s’éloigne de D’IEU jusqu’à le renier, et est mis à l’écart de ce monde ci et du monde à venir. Le Héh’al Bérah’a explique que toutes les fautes impriment sur l’homme une impureté partiale, alors que pour ce qui est des aliments interdits il baigne de façon absolue dans l’impureté, et atteint l’impureté dans son absolu. Le Zohar continue : le roi Chlomo (Kohelet 6-7) a dit ‘’l’effort de l’homme doit se concentrer sur sa bouche’’, toute la souffrance de l’homme a pour origine de ne pas avoir gardé sa bouche de consommer ce qui est interdit, il s’est tellement souillé que là il trouve la source de toutes ses autres fautes et subit en conséquence !
Tout aliment interdit consommé a une influence pour qui le consomme même involontairement ! Nous n’avons pas suffisamment de recul pour comprendre les textes de Kabala, nous rapporterons brièvement ce qu’ont écrit le Ari zal et le Béné Yissah’ar : celui qui consomme des aliments interdits crée en lui une telle souillure que même ce qu’il étudie des paroles de Tora et de prière ne peuvent connaître pleinement la pureté qu’elles dégagent (nb : il faut qu’il fasse d’abord téchouva sur sa faute d’avoir mangé pas cachère…).
La Tora nomme les aliments pas cachère par l’adjectif ‘’toéva’’ – abomination ! Voir Dévarim 14-3. Le Ramban traduit plutôt par répugnance ! Ces aliments engendrent chez l’homme la bouchure de son cœur. le Abrabanel écrit encore que ces aliments génèrent chez l’homme l’excès des désirs qui barrent les bons esprits et les bonnes actions. Et le Ramh’al propose de considérer les aliments pas cachère comme des aliments où du poison aurait été mêlé, qui est le sot qui les consommerait ?! Celui qui les consomme devient lui-même un être malsain, écrit le Or Hah’aïm. Le Netsiv de Volosyn rappelle que dans le cas où une personne est entre la vie et la mort le jour de Chabat, pour remédier à son danger il faut qu’elle mange de la viande et nous avons deux possibilités ou on lui donne de la viande pas cachère ou bien on abat selon les lois de la chéh’ita une bête afain de lui donner de la viande cachère, la halah’a nous dit qu’on choisit la deuxième formule même si elle entraîne la transgression du chabat plutôt que de lui donner à manger une viande non cachère qui marquera profondément sa personne, bien qu’elle soit dans un cas de force majeur !