Rav Tsviéli Ben Tsour chalita (Savrei Maranan)
Le Tsadik Rav Dov Yaffé zal nous parlait tout le temps de la Prière qui devait être faite avec
un grand attachement à D’IEU ; nous allons essayer d’éclaircir un point.
Nos Sages nous enseignent qu’une personne qui revient d’un voyage qui a duré trois jours,
ainsi que le marié, sont dispensés de prier parce qu’ils sont perturbés et préoccupés et ne
peuvent se concentrer convenablement pour prier. A la suite des générations ceci a été
annulé, parce que si nous attendons d’être concentrés peut-être que la concentration ne
nous adviendrait-elle pas. Nous devons donc prier et encore prier et à travers la prière
elle-même nous accèderons à la kavana dans la prière.
Les Hommes de la grande assemblée, au nombre de cent vingt, dirigés par le Grand
Prophète Ezra, ils surpassaient le Grand Tribunal, plus grand en quantité et en qualité ont
ramené ‘’la couronne à sa place’’. Moché Rabénou avait qualifié D’IEU par trois
caractéristiques ‘’gadol (grand), guibor (puissant), nora (redoutable)’’. Lorsque le prophète
Yirméya a vu la destruction du Temple et les Bablim y pénétraient il arrêta de dire ‘’nora’’.
Lorsque Daniel constata la soumission du peuple d’Israël par les Nations il arrêta de dire
‘’guibor’’. Mais les Hommes de la Grande Assemblée ont réintégré ces qualificatifs divins
dans la Prière prétextant : la puissance divine est justement qu’IL se retient d’anéantir les
impies !, c’est en cela que D’IEU est redoutable, nous ne tiendrons pas un seul jour s’Il ne
nous gardait pas en exil. Ils ont donc ramené la couronne à sa place.
On peut s’interroger pourquoi les Prophètes ont ôté des mots dans la prière, ne voyaient ils pas la grandeur divine malgré les souffrances d’Israël ?
Rav Avigdor Miller zal explique : lorsqu’on prononce des mots il faut les vivre de façon
authentique, les prophètes ne voulaient pas dire ce qu’ils ne ressentaient pas, ils
connaissent la vérité de D’IEU et sa puissance néanmoins ce qu’ils vivaient leur empêchait
de le dire de façon authentique ! Ils voulaient dire les choses de telle façon où la parole
s’inscrit dans l’intérieur de l’être.
Ceci est dit pour ces prophètes qui vivaient avec une telle proximité avec D’IEU qu’ils
étaient tellement authentiques qu’ils ne pouvaient pas prononcer ce qu’ils ne ressentaient
pas pleinement en leur for intérieur. Mais les Hommes de la Grande Assemblée viennent
nous dire qu’à notre niveau si on attend de ressentir les choses avant de les dire on risque
de ne jamais les dire ! Pour nous l’exercice doit être fait de l’extérieur vers l’intérieur, il
faut qu’on dise les choses pour qu’elles s’impriment dans notre intériorité. Il faut
combattre la routine et apprendre à dire la prière de telle façon où les mots que nous
prononçons s’inscrivent dans notre cœur.