Rav Aryé Zeev Gurwitz zal « Méoré Chéârim »
Les jours de Chabat et kipour sont de la plus grande élévation.
Le Yérouchalmi raconte qu’un jour Ah’ère passait derrière le Temple lorsqu’il chevauchait sur son cheval le jour de kipour qui tombait Chabat. A ce moment là il entendit une voix céleste qui se dégageait du sanctuaire et annonçait « mes enfants faites téchouva, sauf Ah’ère ! ». S’il entendit cette voix précisément en ce temps (ndlr : et en ce lieu) c’est parce qu’il y a des niveaux de perception qui dépendent du lieu o du temps où l’on se trouve. Il y a des hommes qui ont cette sensibilité et ressentent la perception adéquate au lieu ou au temps en lesquels ils se trouvent, de ce fait ils se détachent de la matière (ndlr : pour ne pas qu’elle soit un écran à cette dite perception). C’est ce que dit D’IEU à Moché « ôte tes chaussures, le lieu où tu te tiens est saint » – Chémot 2-5. Au Yérouchalmi Démaï il est dit que les ignorants ne mentent pas Chabat, on peut donc leur faire confiance lorsqu’ils déclarent qu’un aliment est cachère.
Si l’homme se trouve dans un lieu ou un temps sacré et ne ressent rien, il est sans plus beaucoup d’espérance. C’est ce qu’a déclaré Ah’ère en précisant que le jour de Kipour il entendit derrière le sanctuaire une vois céleste. Mais d’un autre coté il resta indifférent à tout ça alors il fut déclaré qu’il ne peut faire téchouva. Le chabat qui est entre Roch Hachana et Kipour s’appelle « le chabat de la téchouva », certains expliquent que le sens même du chabat c’est de faire téchouva ! Effectivement en semaine l’homme est submergé de matière, cette matière qui est la cause de toutes ses fautes.
Le Chabat l’homme se détachant de cette matière retrouve son niveau initial et peut aspirer à des niveaux plus élevés. Les lettres hébraïques formant le mot chabat sont les mêmes lettres formant le mot téchouva !
Dés lors on peut comprendre l’enseignement du Midrach qui dit qu’au moment où Kaïn annonce à son père Adam que D’IEU a accepté sa téchouva (ndlr : après avoir tué Hévèl son frère) ce dernier récita « mizmor chir léyom hachabat » ! Le Chabat même était sa téchouva. Rentrer dans la dimension du Chabat c’est le premier pas vers la téchouva. Et lorsque chabat tombe kipour (ndlr : comme cette année) la dimension de kédoucha et de téchouva est inestimable, l’homme peut alors atteindre le niveau des anges. Comme dit le Midrach : le Satan lui-même est impressionné de voir que le peuple juif atteint le niveau des anges et n’est donc plus en mesure de les accuser. Le niveau des anges c’est être détaché de la matière, du désir, des énergies sombres, de la haine, de la jalousie etc. Selon le Saba de Kelm le jugement de l’homme en ces jours c’est de voir son rapport avec la téchouva ! Ses fautes l’éloignent de la téchouva, ses bonnes actions le rapprochent de la téchouva.
Nos Sages enseignent que « si les Enfants d’Israël gardent deux chabat correctement ils connaîtront la rédemption immédiatement » – traité Chabat 118b. On peut rapporter cet enseignement au jour de kipour qui tombe chabat.