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Chabat Kodech !

Rav Imanouël Mergui

La Tora s’étale longuement pour nous parler de la construction du Sanctuaire, et à deux reprises elle
enjoint les Enfants d’Israël de ne pas le construire le jour de Chabat (chémot 31-13 et 35-2). Au
chapitre 35-3 du livre de Chémot la Tora ordonne « vous n’allumerez point de feu en ce jour de
chabat ». Nos Sages considèrent comme idolâtre toute personne qui enfreint le chabat – voir
Rambam fin des Hilh’ot Chabat. La question de savoir comment considérer de nos jours tous ceux qui
ignorent le commandement du chabat est largement débattue dans les livres des décisionnaires et
est difficile à statuer. Les conversions qui ne mettent pas assez en avant le respect du chabat sont
très problématiques (sans parler des conversions des réformés qui ont déformé la Tora d’où la
caducité de leur conversion et de tout ce qu’ils font…). Le Sanctuaire ne peut donc être construit en
ce jour de chabat kodech.
J’ai déjà écrit au sujet du ‘’oneg chabat’’ – la notion du délice du chabat. A tort, certains vivent le
chabat comme une galère alors qu’il est synonyme de délice et est un avant-goût du olam haba !
Cette notion si majeure encouragée par le prophète Yéchaya est la base du chabat. Le H’ozé de
Loublin voit dans l’intediction d’allumer un feu le jour de chabat une idée qui s’inscrit dans celle du
oneg chabat : même le feu du yetser hara ne doit pas être brûlé le jour de chabat, on peut faire
téchouva en ce jour mais sans adopter des comportements excessifs qui risqueraient d’entacher
l’esprit du chabat – même la téchouva doit s’inscrire dans le délice du chabat. Il ne faut en aucun cas
ressentir de l’angoisse et de la tristesse pendant ce jour.
Nos Sages nous régalent de leur surprise, ils affirment au traité Chabat 118B que si les juifs
observaient deux chabat ils connaîtraient ‘’tout de suite’’ la rédemption finale ! Le H’ozé de Loublin
au nom du Rav de Nichelsburg nous éclaire : l’ambiance du chabat doit être un élan pour faire
téchouva et évoluer, donc le premier chabat on s’éveille et durant la semaine qui suit on finalise la
téchouva et ainsi le chabat suivant sera vécu dans toute sa splendeur et conduit sans aucun doute à
la guéoula ! Cette idée est extraordinaire ; il y a quelque chose d’exceptionnel à vivre durant chabat.
De si exceptionnel qu’on atteint la guéoula. Le chabat élance l’homme vers l’avenir rêvé. Chabat
n’est pas le jour du ‘’repos’’ dans le sens populaire du terme. Chabat c’est comme un ressort qui doit
nous faire bondir et cela sans stress, sans pression, sans allumer de ‘’feu’’. C’est dans le calme et la
tranquillité qu’on fait téchouva afin de retrouver la liberté.
Le délice du chabat dans toute sa finesse nous éveille vers une vie meilleure donc vers un univers
meilleur. Aucun prétexte n’est soutenable pour mettre chabat en marge. Ni même la construction du
Sanctuaire – demeure divine et tout ce que cela représente, n’est valable pour enfreindre le chabat !
Pourquoi ? Parce que le plus beau des sanctuaires est la construction de l’être ; cette construction
qui passe par la téchouva animée et encouragée par le chabat lui-même. La seule construction
autorisée et possible en ce jour c’est la construction de l’être et du devenir. Là est tout le délice du
chabat, ce délice libérateur et rédempteur.
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