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La prière du coucher – ברכת המפיל

Rav Imanouel Mergui

Au traité Bérah’ot 60b la guémara dit « lorsque l’homme monte sur son lit pour aller se coucher il
dira ‘’chéma israël’’ et ‘’barouh’ hamapil’’ (patah’ éliyahou page 390). Certains lisent le chémâ avant
birkat hamapil, d’après Rav Ovadya Yossef on dira d’abord birkat hamapil. Cette bénédiction est
rapportée dans le Rambam Hilh’ot Téfila chapitre 7 halah’a 1 et par le Choulh’an Arouh’ Orah’
H’aïm siman 239 halah’a 1. Cette bénédiction est une vraie mitsva midérabanane (Téchouvot
Véhanhagot 5). Rav H’aïm de Tsansz disait qu’il est interdit d’aller dormir avant d’avoir récité birkat
hamapil de la même façon qu’il est interdit de consommer du pain avant d’avoir récité la bérah’a
du motsi.

Dans cette bénédiction on demande à הקב׳׳ה plusieurs choses :
• De nous faire dormir en paix – Rabénou Manoah’ : les causes du sommeil sont multiples
nous sommes reconnaissants envers Hachem de nous aider à dormir malgré les causes qui
pourraient nous en empêcher,
• De nous lever pour la ‘’vie bonne’’ et en paix,
• De placer notre part dans la Tora – la raison pour laquelle nous parlons de l’étude de la Tora
avant de dormir, c’est pour bien préciser que si nous arrêtons d’étudier, alors que nous
avons le devoir de ne point quitter l’étude de la Tora jour et nuit, ce n’est que parce que
nous ne pouvons faire autrement et que nous ne réjouissons pas de cet arrêt imposé,
explique le Tslah’ (rapporté dans l’édition Artscroll).
• De nous habituer à faire des mitsvot,
• De ne pas nous conduire à la faute même involontaire, ainsi qu’à la faute volontaire,
• De nous épargner des épreuves,
• De nous épargner du mépris,
• Que le yetser hatov est emprise sur nous,
• Que le yetser hara n’ai pas d’emprise sur nous,
• De nous secourir du yetser hara,
• De nous secourir des mauvaises maladies,
• De ne pas être apeuré par des cauchemars – Rabénou Manoah’ : puisque les cauchemars
nous mettent mal à l’aise et nous empêchent de nous consacrer correctement à la Tora et à
la h’oh’ma,
• De ne pas être emballé de mauvaises pensées,
• Que notre lit soit entier – Rachi : que ma semence ne donne pas naissance à un enfant
incorrect voire impie. Rabénou Manoah’ : que ma femme tombe enceinte et qu’elle mette
au monde des enfants corrects. Sidour Yaâvets : 1) Cette bénédiction est celle récitée avant
de goûter au profit de l’intimité conjugale, 2) ce passage est également une prière d’être
préservé de la destruction de la matière séminale,
• D’éclairer nos yeux afin que la mort ne nous embarque pas durant notre sommeil – Sidour
Yaâvets : puisque le sommeil est un soixantième de la mort, Rabénou Manoah’ : de nous
aider à nous réveiller
• Conclusion : D’IEU éclaire tout l’univers par sa gloire !


Hallah’ot tirées du « H’azon Ovadya Bérah’ot » de Rav Ovadya Yossef chalita

  1. Cette bénédiction doit être récitée avec le nom d’Hachem comme toute bénédiction,
    excepté si on s’endort après h’atsot (milieu de la nuit) il faudra seulement méditer le nom
    d’Hachem,
  2. Après avoir récité cette bénédiction il est recommandé de ne plus parler, cependant si on
    besoin d’aller aux toilettes on récitera la bénédiction de ‘’acher yatsar’’, de même on pourra
    réciter la bénédiction sur le tonner et les éclairs. (Yalkout Yossef : De même on pourra
    réciter une bénédiction si on a faim ou soif, ainsi il sera permis de répondre à ses parents
    pour la mitsva de leur respect, on pourra également parler s’il y a un enfant qui pleure). Si
    on a parlé après avoir récité cette bénédiction ce ne sera pas considéré comme une
    ‘’bérah’a lévatala’’.
  3. Même vendredi soir et nuits de yom tov on dira la birkat hamapil,
  4. Les femmes sont également tenues de réciter la birkat hamapil – c’est également la
    coutume des ashkénazim comme le stipule Halih’ot Bat Israël page 51. Il convient pour les
    femmes mariées de réciter cette bénédiction tête couverte mais ce n’est pas une obligation
    – Halih’ot Bat Israêl.
  5. Si on reste réveiller toute la nuit on ne récitera pas la birkat hamapil,
  6. Si on s’endort après le lever du jour ou si on dort en journée on ne récite pas birkat hamapil.
  7. L’affligé (onène) pourra dire birkat hamapil bien qu’il soit dispensé de toutes les mitsvot et
    de toutes les bénédictions (H’azon Ovadya Avéloute)
    Le H’afets H’aïm écrit : le Rambam fait la liste des bénédictions journalières dans ce septième
    chapitre en ouvrant par la prière du coucher, nous apprenons de là que la journée commence avec
    le coucher ! Le coucher est le départ de la journée (Méir Ené Israêl volume 6 page 290).
    Avant de dormir il faudra réciter le ‘’ribono chel ôlam etc’’ (patah’ éliyahou page 389) – c’est une
    prière à travers laquelle l’homme donne le pardon aux autres et demande à Hachem de le
    pardonner de toutes ses fautes. Cette prière est basée sur les dires de Rabi Néh’ounya ben Hakana
    qui s’exprima ainsi au traité Méguila 28a « je n’ai jamais pris avec moi dans mon lit la malédiction
    d’autrui », comme disait Mar Zoutra avant de dormir « que D’IEU pardonne à tous ceux qui m’ont
    fait du mal ». Selon le Kaf Hah’aîm on ne récitera pas le ‘’ribono chel ôlam’’ les nuits de chabat et
    fêtes, mais selon Rav Ovadya Yossef il faudra la dire même ces nuits là.
    Selon Rav Ben Tsion Aba Chaoul (Or Létsion volume 2 page 150) si on éprouve de la haine envers
    une personne on sautera la phrase où on dit qu’on pardonne à tout le monde, effectivement
    comment peut-on exprimer un mensonge avant de dormir, dit-il ?!