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Le deuil du suicidé

Maran Hagaon Rav Ôvadya Yossef chlita « H’azon Ovadya – Avéloute » page 507

Celui qui porte atteinte à sa vie transgresse une très grande faute, comme le dit la Tora dans Béréchit 9-5. C’est pour cela qu’il est enseigné dans la Béraïta Avel Rabati « on ne déchire pas ses vêtements pour le suicidé, mais on prononce la bénédiction des endeuillés puisqu’elle est un signe de respect pour les vivants. Le suicidé est celui qui annonce qu’il va porter atteinte à sa vie et fait un acte qui prouve cette atteinte, par exemple il dit qu’il va se jeter du toit et c’est ce qu’il fait ». Le Rambam écrit « qu’on ne porte pas le deuil à son égard et qu’on ne prononce pas de discours funèbres ». Le Bet Yossef explique que ces choses sont faites pour honorer le défunt et non les endeuillés, or pour le suicidé on ne fait rien vis-à-vis du défunt mais seulement vis-à-vis de ses proches. Le Tour pense par contre que les proches parents déchirent leur vêtement et prennent le deuil. Le Choulh’an Arouh’ fixe la halah’a comme le Rambam, et le Maharikach rajoute qu’on ne prononcera pas le tsidouk hadin, on n’allumera pas de veilleuse à son chevet et on ne fera pas tous les us qu’on fait pour les morts. La seule chose qu’on fait pour lui c’est l’enterrement et le linceul, précise le Rachba. Rav H’aim Falag’i écrit qu’on suivra l’opinion tranchée par le Choulh’an Arouh’ comme le dit la règle « concernant les lois du deuil on suit l’opinion la moins sévère ». Le Daât Kédochim s’interroge si on dira la bérah’a “dayan haemet”, mais il me semble clairement qu’on ne dira pas cette bénédiction puisqu’elle dit que c’est D’IEU qui reprend les âmes avec justice or dans ce cas c’est l’homme qui s’est donné la mort de surcroît en transgressant la volonté divine, telle est également l’avis de Rav H’aïm Falag’i. Il me semble également que même dans le cas où il y a un doute s’il s’est suicidé auquel cas le deuil sera pratiqué malgré tout la bénédiction de dayan haemet ne sera pas prononcée.