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L’étude de la Tora est au-dessus de tout

Rav Imanouel Mergui

Un riche homme grand donateur aux Yéchivotes se présenta chez Rav Chah’ ztsal. Le Rav le complimenta sur ses dons considérables en faveur de ceux qui étudient et s’adonnent pleinement à la Tora. Toutefois le Rav lui demanda si lui-même fixait des temps à l’étude de la Tora. L’homme répondit au Rav : je n’ai pas le temps d’étudier je suis investi dans mes affaires, cependant j’ai appris que celui qui soutenait grandement ceux qui étudient la Tora est certain d’avoir une part dans le olam haba (monde futur), puisque par ses dons les autres peuvent étudier la Tora tranquillement !

Le Rav lui répondit : effectivement tu n’as pas de souci à te faire pour ce qui est de ton olam haba – tu en auras une belle part ; par contre, qu’en est-il de ton olam hazé, de ta vie dans ce monde-ci ?! Une vie sans Tora a-t-elle un sens ?! Si ta vie n’est orientée uniquement vers tes occupations matérielles a-t-elle un intérêt ?! (Chouvou Elaï page 97).

Il y a ici un enseignement fondamental : la Tora ne nous assure pas uniquement un salaire dans le olam haba, elle est le sens de notre vie même dans ce monde ci. Un juif sans Tora, sans étudier la Tora, sans ouvrir un livre de Tora, qu’attend-il de la vie ? En ce Chabat nous lisons la paracha du don de la Tora, n’oublions pas que cet évènement reste l’enjeu de toute notre histoire. De quel judaïsme parle-t-on si on n’est pas investi dans l’étude de la Tora ? En quoi sommes-nous juifs si nous n’ouvrons pas Le Livre ? Quelle valeur défendons-nous si ce n’est uniquement celle de l’étude de la Tora ! La valeur du juif ne se définit uniquement à travers son rapport à l’étude de la Tora. Je suis juif par rapport au temps passé et investi devant le livre.

Ah !, mais !, vous allez me dire voilà que la Tora contient six cent treize commandements ! Comment pouvez-vous affirmer que seule la mitsva d’étudier la Tora définit mon judaïsme ?

La réponse est très simple : il est impossible de pratiquer quelque mitsva soit-elle de la Tora sans l’avoir étudié au préalable, la pratique dépend de l’étude ! Comme rapporte le H’afets

H’aïm dans son introduction au troisième volume du Michna Béroura : celui qui n’a pas étudié les lois de Chabat il est évident qu’il transgresse Chabat ! Il en est de même pour tous les commandements de la Tora. De quelle cacheroute parle-t-on si on n’a pas étudié les lois de la cacheroute ? De quelle Tora parle-t-on si on n’ouvre pas les livres ?

Les Sages nous surprennent dans la première michna du traité Péa : Vétalmoud Tora kenegued koulam !!! L’étude de la Tora les vaut toutes ! De quoi s’agit-il ?

Dans le livre de Dévarim Nitsavim 30-20 la Tora dit : « elle est ta vie et la longévité de tes jours », Rachi commente : elle est ta vie – DANS CE MONDE CI, et la longévité de tes jours – DANS LE MONDE A VENIR.

Dans le Yérouchalmi il y a deux interprétations à cette michna : selon la première version l’étude de la Tora vaut toutes les autres mitsvot de la Tora, selon la deuxième version l’étude de la Tora vaut tous les bienfaits de ce monde ci. Les deux versions réunies disent que l’étude de la Tora vaut tous les commandements de la Tora ET tous les bienfaits de ce monde ! RIEN N’EGALE L’ETUDE DE LA TORA.

Rav Moché Feinstein ztsal écrit (Iguérot Moché O’’H 1-20) : cette michna nous apprend que l’étude de la Tora n’est pas qu’un moyen de connaître les autres mitsvot elle est une mitsva en soi, celui qui pense qu’étudier n’est que le moyen de pratiquer la Tora sa faute est très grande puisqu’il réduit l’importance et l’honneur de la Tora qui est la base de la création du monde et le maintien du monde.

La puissance de cette mitsva est telle que chaque mot prononcé lorsqu’on étudie est en soi une mitsva, affirme le Gaon de Vilna. Donc chaque mot d’étude prononcé vaut bien plus que toutes les mitsvot, conclut Rav Galinsky ztsal (Véhigadta Hagada page 184)

Au vu de cette michna Rav Chah’ ztsal s’insurge encore : comment peut-on trouver sans cesse des prétextes pour peu étudier (voire pas du tout) ? (Mah’chevet Mousar 2 page 449). A tel point que le Gaon Rav Yitsh’ak Zilberstein chalita s’interroge de savoir s’il est possible de faire téchouva sur les heures d’étude perdues ! (Baréh’i Nafchi Bémidbar page 616).

Puisque l’importance d’étudier la Tora connaît de telles proportions notre Grand Maître Rabénou Ovadya Yossef ztsal écrit : la nuit n’est pas un temps où nous sommes dispensés d’étudier la Tora, l’obligation d’étudier la Tora se poursuit toute la nuit, lorsque nous dormons c’est par la force des choses, d’ailleurs celui qui n’a pas eu le temps d’étudier durant la journée il devra étudier dans la nuit ! (Yabia Omer 5 O’’H 6-6).

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