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Tout à un sens

Rav Imanouel Mergui

La première mitsva que Adam, le premier homme pratiqua c’était …

Avant de continuer, posons-nous un instant la question, pour voir ce que nous aurions répondu !

Peut-être sa première mitsva était celle d’obéir à D’IEU et de ne pas consommer le fruit défendu.

Au traité Sanhédrin 38A les Sages nous surprennent, on peut apprendre « pourquoi l’homme a-t-il était créé le vendredi ? » ; en soit la question peut paraître bizarre : y-a-t-il une importance au jour de la création de l’homme ? Qu’est-ce que ça aurait changé s’il avait été créé un autre jour de la semaine ? Devons-nous trouver un sens précis au jour de la création de l’homme ? Mais, si et puisque les Sages s’arrêtent sur cette question c’est que nous devons trouver un sens à tout, parce qu’il n’y a rien de fortuit et encore moins pour ce qui concerne l’homme. Le début de la création de l’être humain doit être expliqué dans son moindre détail. La vie n’est pas le produit du ‘’n’importe quoi’’ et du ‘’peu importe’’. Tout a un sens. Ce principe prend davantage de sens et de raison pour ce qui est de la création donc de la vie de l’homme. Si l’homme n’adhère pas à ce principe alors toute sa vie sera marquée d’un manque de sérieux et d’un ‘’c’est comme ça mais ça aurait pu être autrement’’. Suivant ce mode de vie l’homme ne cherche plus de sens aux éléments de la vie et encore moins à la vie elle-même. S’il est là parce que c’est le fruit du hasard, alors toute sa vie sera le fruit du hasard. S’il est là alors qu’il aurait pu ne pas l’être, alors tout ce qu’il fera aura peu de sens puisque les choses ne s’inscrivent pas dans quelque chose qui s’impose. Là est la réflexion à laquelle les Sages veulent nous faire réfléchir, me semble-t-il. Même le jour où tu as été créé doit avoir un sens. Chaque détail de la vie a un sens. En acceptant ce principe on peut lire la réponse proposée par le Talmud. Si on diverge sur cette idée point besoin de poursuivre cette étude. Bien que je m’étonne comment peut-on concevoir l’opposé de ce fondement. Même si malheureusement bien des humains pensent qu’ils sont le produit d’un accident chromosomique, alors ‘’ils vivent pour manger, et mangent pour vivre’’, tel que s’exclame Rav Chah’ ztsal

En vérité nos Sages vont proposer quatre réponses à cette question du choix du vendredi pour ce qui est de la création de l’homme, j’étudierais ici avec vous la troisième.

«kédé chéyikaness lémitsva miyad – afin qu’il rentre immédiatement dans la mitsva ! ». Extraordinaire, comme réponse ; le moment choisi pour la création de l’homme est celui qui va le faire rentrer immédiatement dans la pratique de la mitsva. Et, de quelle mitsva s’agit-il ? Rachi répond : CHABAT !!! Le Péné Moché dans le Yérouchalmi Sanhédrin (fin du 4ème chapitre) explique : pour qu’il rentre dans la ‘’kédouchat chabat’’ – la sainteté du Chabat. Il y a un souci à régler, créer l’homme : oui !, mais à quel prix ? Si la création de l’homme n’est pas rattachée à la mitsva et pas des moindres puisqu’il s’agit du Chabat et de tout ce qu’il représente, sa vie aurait-elle un sens ?! Et, en poursuivant mon discours je constate que c’est chabat qui donne un sens à la vie de l’homme ! Une vie inanimée de chabat n’a pas lieu d’être, puisque chabat est la condition à la création de l’homme. Quelle est la première chose que l’homme a à faire si ce n’est le chabat ?! Sorti de la matrice de la création l’homme doit suivre une seule et unique direction : CHABAT !!!

Dans le Otsrot Hahagada – édition Hamaor du Yérouchalmi du Rav Daniel Bitton, on peut lire : les commentateurs s’interrogent pourquoi la première mitsva qui se présente à Adam est le chabat puisque le chabat ne s’inscrit pas dans les sept lois dictées aux Noah’ides ?

Le Maharcha et le Yafé Marhé optent pour dire que ce passage suit l’opinion du Midrach Béréchit Raba (16-4) qui pense effectivement que Adam reçu l’ordre de pratiquer le chabat ! Selon ce commentaire il ressort que faire chabat c’est poursuivre l’œuvre de Adam Harichon. Une idée me vient également à l’esprit, d’après cette analyse le chabat n’est pas synonyme de repos puisque Adam n’avait encore rien fait, il n’avait pas connu le labeur de la semaine et voilà qu’il est d’ores et déjà investi du chabat – selon mon discours c’est comme nous l’avons dit et on dira ainsi : chabat n’est pas le repos de la semaine mais ce qui va donner un sens à toute la semaine et à toute la création !

Le Kavod H’ah’amim propose que Adam n’a pas reçu le commandement de faire chabat mais malgré tout il recevait un salaire – cela veut dire que l’humanité commence par l’exercice de l’homme de faire même ce qu’il n’est pas obligé de faire, ceci à travers la mitsva du chabat. Il

ressort que chabat est d’une telle importance que même si on n’a pas (encore) reçu l’ordre de le faire il est à faire. On ne peut pas se passer du chabat, on ne peut même pas envisager et imaginer un monde sans chabat.

Le Korban Héda dit que si Adam n’avait pas commis la faute de la consommation du fruit défendu D’IEU lui aurait donné toute la Tora à commencer par le chabat. Ce qui veut dire que chabat connaît la première place dans les mitsvot de la Tora. Vivre sans chabat ce n’est pas une vie, et une vie sans chabat ne peut pas nous introduire dans la Tora. Que les non-juifs qui désirent se convertir entendent bien cela même si des pseudo-juifs tel les réformés leur font croire le contraire. Que les juifs aveuglés par l’argent ou pour ceux qui ont peur du regard de la société viennent s’inscrire dans la lignée du premier homme Adam, ancêtre de toute l’humanité. Adam tourne le dos à ceux qui bafouent le chabat. Comment se dire juif, comment se permettre d’exister, sans faire chabat ?! Sans chabat rien n’a de sens … Comme s’exclame le H’atam Sofer : celui qui fait chabat surpasse toute la création mais s’il ne fait pas chabat la mouche est mieux que lui ! Comme écrit le Tapouh’é H’aïm (Métivta Kaftor Vaférah’)toute la semaine l’homme n’existe pas il est comme un bœuf qui laboure le champ

et un âne qui transporte des marchandises, seul le jour du chabat l’homme existe en tant qu’homme et donne réellement un sens à ce qu’il est.

Mais, n’oublions pas l’essentiel dans toute cette étude, quel est l’essentiel ? C’est le Maharal (Hidouché Agadot) qui nous éclaire de sa grande lumière : l’homme n’a été créé uniquement pour servir D’IEU – pour cette raison il fut créé veille de chabat pour qu’il accède

immédiatement à la mitsva, au service divin, au sens de sa création ! Surprenant ? Non ! Le roi Chlomo a déjà dit à la fin de Kohelet « crains l’Eternel, garde ses préceptes, là est tout l’homme ». L’homme ne peut rester un seul instant aussi court soit-il sans pratiquer de mitsva. (Le Maharal a du mal à concevoir que l’homme reste inactif de mitsva cela nous renvoie au Misrach sur le roi David qui s’interrogea comment l’homme peut-il être nu de mitsva, et alors il se rappela de la mitsva de la circoncision qui accompagne l’homme toute sa vie – il y a quelque chose d’antinomique entre la vie et l’absence de mitsva. Une vie inanimée de Tora et mitsva représentée ici par le chabat que vaut-elle ?). Si c’est le chabat qui est choisi comme étant la première mitsva offerte à l’homme c’est bel et bien que le chabat équivaut tous les commandements de la Tora, conclut le Maharal. D’après ce merveilleux discours du Maharal il ressort que chabat est le sens de la vie de l’homme et à la fois le sens de toute la Tora. Rien n’a de sens sans chabat. Tout a un sens avec chabat. Non seulement le choix du vendredi pour la création de l’homme c’est quelque chose qui a du sens, mais la création de l’homme ne pouvait en aucun cas se réaliser à un autre moment de la semaine. Imaginez s’il avait été créé le dimanche, il serait resté sous sa couette, ou il serait parti à la plage (D’IEU nous en préserve). Est-ce cela la vie ??? Alors ceux qui vont à la plage le samedi – pardon le chabat kodech, ainsi ceux qui passent leur chabat sous la couette ils ont tout abîmé, je ne parle même pas de ceux qui vont travailler le Saint Jour de Chabat.

Fasse D’IEU que tous les juifs de la terre pratiquent correctement le Chabat pour et afin que la création de D’IEU sorte du chaos…

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