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Parnassa

Rav Imanouel Mergui

Il est commun de traduire ‘’parnassa’’ par la subsistance matérielle. Ce sujet qui occupe une place prépondérante dans la vie de l’homme, depuis ses études et jusqu’à sa retraite connaît une place considérable dans la Tora. Effectivement depuis la faute de Adam, premier homme de la création, D’IEU décréta « à la sueur de ton front tu mangeras le pain » (Béréchit 3-19). Rachi traduit : tu devras fournir beaucoup de travail pour obtenir ta parnassa. Le travail n’est pas la vie, il est la conséquence de la faute de l’homme. Cela veut dire que dans un contexte de non-faute il n’y a pas lieu de travailler. C’est incroyable de voir que l’homme se vante de son travail et de sa réussite professionnelle, alors que celle-ci découle de la faute de l’homme. Le travail c’est l’expression de l’erreur humaine. Je ne rentrerais pas ici dans la discussion de savoir si le travail s’impose ou bien il faut s’asseoir toute la journée à la Yéchiva pour étudier la Tora. Cette question est largement étudiée dans le Talmud au traité Bérah’ot 35B et à la fin du traité Kidouchin. Le Rambam et le Kessef Michné se sont clairement prononcés sur ce sujet. Les deux thèses existent et se défendent. La question de la parnassa touche également un autre point fondamental qui est le ‘’bitah’on’’, la confiance en D’IEU que seul D’IEU pourvoit aux besoins de l’homme (comme de toutes les créatures). Quelle est la place de l’homme dans son gagne-pain alors que c’est D’IEU qui nourrit les êtres ? La question de la parnassa a soulevé d’innombrables questions de halah’a : y-a-t-il des métiers interdits par la Tora ? La parnassa est souvent un carrefour des valeurs qui s’opposent, le plus courant est le respect du Chabat dans le travail. Pour certains Chabat passe en second plan. D’autres sont confrontés aux lois de la Cacheroute ou autres. Comment rester fidèle aux valeurs de la Tora, à la pratique de ses commandements, et au devoir d’étudier la Tora (tel que le rappelle longuement le Hafets Haïm dans H’omat Hadat), alors que le travail ne nous l’autorise pas toujours ? Comment conjuguer Tora et travail ?! C’est là l’épreuve du juif au quotidien, subvenir à ses besoins matériels. Face à l’activité professionnel le juif doit rester ferme dans son judaïsme authentique. L’homme cherche des ‘’ségoulote’’ pour assurer sa parnassa, certaines sont validées, d’autres sont des clowneries grotesques. Un homme alla voir le Gaon et tsadik Rabi Haïm Kanievsky chalita et lui soumis la question suivante : j’ai fait toutes les ségoulote et rien ne marche, Le Rav lui répondit : l’essentiel ce sont tes actes ! C’est-à-dire toutes les ségoulote ne peuvent pas marcher si tu ne te comportes pas convenablement selon les règles de la Tora. Le Talmud au traité Chabat 150B raconte qu’un homme traversa son champ agricole durant le Chabat et constata une brèche dans la muraille du champ, sur le moment de façon instinctive il pensa ce qu’il devait réparer. Il se rappela soudain que c’était Chabat et prit sur lui de ne pas réparer ce qui était abîmé. Alors D’IEU le récompensa grandement, au niveau de la brèche poussera un câprier duquel il eu de grands bénéfices. La Tora ne nous empêche pas de gagner notre vie, je ne dirais pas qu’elle nous encourage au travail, en tout cas ce qui est certain c’st que le travail ne doit en aucun cas empiéter sur la Tora ! Cette histoire racontée dans le Talmud nous apprend que le respect de la Tora ne nous fait pas perdre d’argent, on en gagnera peut-être un peu moins, et encore ceci n’est pas avéré. Le Choulh’an Arouh’ écrit quelque chose de fabuleux « personne n’est jamais devenu pauvre à cause de la tsédaka qu’il distribue » (Y’’D 247-2). La pratique de la Tora ne nous fait pas perdre de l’argent. Il y a un mystère dans la parnassa : d’un côté on ‘’doit’’ travailler, mais d’un autre côté c’est D’IEU qui pourvoit à nos besoins. Le talmud au début du traité Taânit enseigne que la clé de la subsistance matérielle reste entre les mains de D’IEU. Comment conjuguer ces deux notions ? Le texte de la Tora est encore plus explicite dans Dévarim 8-3 on peut lire « l’homme ne vit pas sur le pain mais grâce à la parole de D’IEU ». Verset très profond. Il y a quelque chose d’intéressant dans cette période pré-électorale et de manière générale chez les hommes politiques, c’est le souci du pouvoir d’achat. Certains votent le candidat qui promet le plus d’argent. C’est assez exceptionnel voire délirant. Il est tout à fait normal que les hommes d’état et du pays se soucient de l’avenir financier des ménages, mais n’oublions pas que chez nous, hommes de Tora, ce souci est géré également voire surtout par D’IEU lui-même. Quoi que chacun décidera et fera sa parnassa reste l’œuvre divine. Quelles sont es méthodes pour obtenir une parnassa digne et suffisante ? Lisez le Chémâ toutes les réponses aux questions liées à la parnassa y figurent. Oui je dis bien le Chémâ et surtout son deuxième passage. Il ne manque pas de textes dans la Tora qui parlent de la parnassa, je note uniquement le plus lu, celui qui est lu deux fois par jour par chacun. Le Chémâ est la clé de la prise de conscience que notre parnassa nous vient de D’IEU, et nous indique la marche à suivre pour obtenir notre pouvoir d’achat du plus grand gérant de l’histoire de l’homme : D’IEU. Oui c’est bien cela le Chémâ !