Aller au contenu

Rabi Méir et Rabi Chimon

Rv Imanouel Mergui

Cette semaine était marquée par la Hiloula de deux grands maîtres illustrent de notre histoire : Rabi Méir Baal Haness et Rabi Chimon Bar Yoh’aï. Ils ont marqué l’histoire par leur enseignement qui s’inscrivent dans la Loi et Tradition Orale, ils écrivent cette loi, et par leur histoire pleine d’enseignement. J’ignore profondément la raison pour laquelle l’histoire a voulu retenir la date de leur décès plus que tout autre Maître. Notre histoire est marquée par d’innombrables grands maîtres. Je ne sais même pas si entre Rabi Méir et Rabi Chimon il y a quelque chose en commun. Je n’ai trouvé seulement le fait qu’ils ont été les élèves de Rabi Akiba. Mais ceci n’explique pas tout puisque Rabi Akiba comptait d’autres grands élèves. Alors il y a là une énigme que je ne sais pas résoudre. Alors où se trouve leur force et leur popularité ? Dans leurs miracles effectués ! Erreur. Tout d’abord on ne parle pas de miracles chez Rabi Chimon. Et même chez Rabi Méir for est de constater que le Talmud nous raconte un seul miracle !

Certains s’attachent au Livre du Zohar compilé par Rabi Chimon Bar Yoh’aï ! Certes le Zohar est une œuvre immense mais je ne trouve pas satisfaction à ma question, tout d’abord peu de gens étudient le Zohar convenablement, mais surtout il est à constater que le Zohar expliquerait notre attachement à Rabi Chimon, mais qu’en est-il de Rabi Méir ?

Il faut rappeler que l’us de la Hiloula n’est pas réservé à ces deux Maîtres de la Tora. Il n’y a pas de contre-indication de marquer la Hiloula de tout Tsadik soit-il. Si un Maître vous a marqué et que vous vous identifiez à sa vision de la Tora il est tout à fait plausible de célébrer sa Hiloula.

Pour ma part j’ai constaté quelque chose d’assez remarquable chez ces deux Grands Maîtres. Ils ont écrit l’histoire et le contenu de la Tora Orale. On peut largement et facilement constater qu’ils traitent de tous les grands sujets de la Tora. Il n’y a (quasiment) aucun sujet où ils ne se prononcèrent point. Rabi Chimon et Rabi Méir sont toujours là.

Expliquons. Le Talmud au traité Erouvin 13A la Guémara édicte une formule fondamentale « stam michna Rabi Méir », lorsqu’un texte de la Michna ne comporte pas de nom cela indique que l’auteur est Rabi Méir. Ce qu’on appelle une ‘’stam michna’’ est un texte accepté, de prime abord, par tous les Sages d’Israël ! La Michna qui constitue le livre de référence de toute la Tora Orale qui se veut être la sœur jumelle de la Tora Ecrite. Sans l’élargissement de la Tora Orale, la Tora Ecrite n’a aucun sens. Rabi Méir est l’oxygène de la Tora. Qui plus est il parle de tous les sujets. Rabi Méir a su transporter la Tora à son plus haut niveau, et la mettre à la hauteur de l’homme aussi bien au sens intellectuel que la mise en pratique de la Tora.

Pour ce qui est de Rabi Chimon bar Yoh’aï, il y a le même constat à faire mais dans un autre domaine : celui de la Kabala. Il donne une dimension ésotérique à la Tora. Le mot ésotérique est à prendre avec des pincettes, puisque la ‘’kabale’’ est d’un niveau bien plus élevé et saint que l’ésotérisme ! Il écrit la Tora et la lit dans une dimension d’un niveau tellement élevé que ceux qui s’y plongent font preuve d’un travail colossale sur leur personne et leur Service de D’IEU. Il va très loin… Dans notre discours on s’en tiendra au fait que la particularité de Rabi Chimon, qui me semble à mettre en parallèle avec Rabi Méir, dans cet aspect d’écrire toute la Tora, à tous les niveaux, touchant tous les domaines, impliquant l’homme dans une pratique investie et aigüe de la Tora !

Aucun sujet ne leur échappe, TOUT est Tora ! C’est tout simplement bien plus sublime que le magnifique. Ils nous guident vers une Tora qui ne se limite pas à un mode d’emploi, à une doctrine religieuse, ais donnent un sens surdimensionné de notre vie. Ils nous propulsent vers l’improbable. La Tora n’est pas une tradition, elle est la vie tout entière ! Il est courant dans le Talmud et les Midrachim de voir Rabi Méir et Rabi Chimon traiter de sujets qui auraient nous paraître comme n’appartenant pas à la Tora. Ce qui est bien évidemment un des plus grands blasphèmes que de penser que la Tora se limite à un culte. La Tora c’est la Tora.

Ne limitons pas ces deux grandes lumières de notre histoire par des soirées merguez ou par des flammes qui dandinent dans un bol. Suivons leur exemple, ils sont nos références, nos modèles de conduite. Ils relient : l’Ecrit à l’Oral. Le Divin à l’humain. L’infini au fini.

Faisons de leur texte nos lectures quotidiennes, afin que leur mérite rejaillisse sur tout Israël.

Étiquettes: