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Une famille équilibrée

Harav Chlomo Wolbé ztsoukal
« Alé Chour II pages 218,219 »

Lorsqu’on traite de la patience il faut consacrer un paragraphe spécial pour ce qui en est de celle-ci dans le cadre de la cellule familiale. Plus le rapport est proche et permanent plus la patience s’impose. Un ami, on le rencontre occasionnellement et ce n’est pas à chaque fois qu’on fait preuve de désaccord voire de colère. Le rapport avec le voisin est plus fréquent et on se heurte donc plus fréquemment à des situations qui exigent de la patience – c’est la raison pour laquelle il est plus difficile d’être un bon voisin qu’un bon ami. Mais la plus pénible des relations qui exigent de la patience est la cellule familiale, ceux avec qui on vie tout le temps et en toutes circonstances.

Les jeunes époux me demandent souvent à quoi doivent-ils penser sous le dais nuptial lors de la cérémonie du mariage ? Voici mon conseil : prenez sur vous de porter le joug du conjoint, auquel vous allez vous lier, et ce jusqu’à 120 ans en tout évènement que vous allez vivre et, ne vous défaites jamais de cette besogne. Nos Sages n’ont-ils pas enseigné : Il est bon que l’homme porte le joug depuis sa jeunesse – ce joug est celui de l’épouse ! (Eh’a Raba 3-24). Dans la Tora celui qui va se marier on l’appelle ‘’nossé icha’’, cette expression est extraordinaire, effectivement elle se traduit par ‘’porter une femme’’ ce qui veut dire que l’homme doit porter sa femme toute sa vie et pour ce faire une vertu lui est indispensable la patience.

La patience ne se traduit pas seulement l’absence de colère et de rigueur. La patience c’est accepter de vivre avec ce qu’on considère un défaut chez l’autre, ce fameux défaut qu’on a usé tous ses nerfs pour changer sans aboutir à ses peines. Accepter le naturel de l’autre qui nous met hors de nous et qui nous insupporte. Une acceptation non pas fataliste et extérieure mais une acceptation profonde de la personne de l’autre en tant que ce qu’elle est.

En aucun cas l’homme doit espérer changer le naturel de sa femme – de toute les manières renvoyons l’homme à lui-même : est-ce que l’homme a-t-il changé quelque chose chez lui en positif ?!

« L’amour cache toutes les fautes » !!! Si on aime vraiment on ne voit plus les aspects déplaisants de l’autre.

Il faut savoir : 1) qu’on n’est pas les seuls à user de cette qualité nécessaire : la patience, 2) il ne faut pas se leurrer en se disant que si on avait épousé une autre femme la vie aurait été plus paisible. Tout couple soit-il nécessite la patience parce qu’en chaque couple se dévoile des contradictions et des oppositions auxquelles les conjoints se heurtent.

L’HARMONIE DU COUPLE EST BASÉE UNIQUEMENT SUR LA PATIENCE !

Quant à l’éducation il faut savoir une seule chose : on n’éduque pas avec les cris et les claques ! Les parents qui limitent leur éducation à la question de savoir quand doit-on frapper les enfants font de la peine. Seulement avec une patience sans limite on peut atteindre l’objectif de l’éducation « éduque l’enfant selon sa voie ».

Fixons nous un temps dans la journée où nous allons faire preuve de patience extrême et de préférence dans les moments les plus propices à l’énervement, par exemple : le matin avant de partir à l’école, ou le soir au moment du couché. Ce temps d’exercice s’écoulera jusqu’à avoir acquis totalement la vertu de la patience.