Rav Imanouel Mergui
Depuis le mardi 29 juin – jeûne du 17 tamouz jusqu’au mardi 20 juillet – jeûne du 9 av, le peuple d’Israël rentre dans la période dites des trois semaines de deuil. Effectivement ces trois semaines renferment des évènements douloureux et dramatiques de notre histoire. Des millénaires durant nous exprimons notre peine liée à ces évènements : le siège de la sainte ville de Yérouchalaïm et la destruction du premier et second Temple. Malheureusement le passé ne nous suffit pas pour pleurer, le présent stupide s’autorise des comportements vils qui enfoncent Yérouchalaïm dans les ténèbres et étouffent son passé : la gay pride, la transgression du Chabat, la mafia, la drogue, les établissements pas cachère, les mariages mixtes, les boîtes de nuit, etc. Toutes ces choses souillent nos valeurs, et abîment nos cités de surcroît Yérouchalaïm la cité de D’IEU. C’est avec le cœur que je m’adresse chaleureusement à mes frères :
Pourquoi ne pas tenir compte de tout ce qui nous est arrivé dans le passé ? Pourquoi faire ces choses et en particulier ici à Yérouchalaïm ?
Sommes nous tombés si bas pour montrer aux nations cette pseudo fierté d’être ‘’un peuple parmi les peules’’ ?! Cette bassesse doit-elle se trouver là, ici, à Yérouchalaïm ?! Mais, vous savez à mon échelle je me pose une autre question : quel rôle avons-nous, les ‘’religieux’’, les ‘’orthodoxes’’, les ‘’pratiquants’’, les ‘’représentants de la Tora, face à ces situations ? Chacun proposera sa réponse, soyons clairs nous avons une mission à jouer, on ne peut, me semble-t-il rester insensible à la souillure officielle de Yérouchalaïm. Toutes les propositions sont bonnes du moment où elles apportent une efficacité certaine ou au moins une réflexion certaine. Sans rentrer dans le débat de savoir si nos efforts sont efficaces, nous nous devons de ‘’faire quelque chose’’ – à moins que ‘’vous’’ êtes un ‘’homosexuel yérouchalmite’’ et que vous défendez ‘’le vil de yérouchalaïm’’ plutôt que ‘’la ville de yérouchalaïm’’ !!! A mon échelle j’espère
que cet article sensibilisera tout celui qui le lira pour mieux s’investir dorénavant dans toutes les bénédictions journalières dans nos prières traitant de Yérouchalaïm, et développer cette sensibilité ‘’yérouchalmite’’ qui doit animer chaque juif de façon ‘’toraïque’’ !
Au quatrième chapitre du traité Bérah’ot 28b et 30a, on peut lire l’étude suivante :
«une personne qui voyage en chevauchant sur un âne (aujourd’hui dans une voiture) devra s’arrêter, descendre et prier. S’il ne peut pas, de là où il se trouve il tournera sa face vers Yérouchalaïm et s’il ne peut même pas tourner sa face vers Yérouchalaïm, il pensera dans son cœur au Saint des Saints ». De ce premier passage nous voyons qu’il est important de se diriger vers yérouchalaïm pour prier et si on ne peut s’orienter vers yérouchalaïm physiquement il faudra au moins penser au lieu Saint lors de la prière.
«l’aveugle ainsi que celui qui ne connaît le sens d’orientation de yérouchalaïm il dirigera son cœur vers son père céleste ; s’il se tient en dehors d’erets israel il orientera son cœur vers yérouchalaïm ; s’il se trouve en erets israel il orientera son cœur vers yérouchalaïm ; s’il se trouve à yérouchalaîm il orientera son cœur vers le Sanctuaire ; s’il se tenait au Sanctuaire il orientera son cœur vers le Saint des Saints ; s’il se tenait au Saint des Saints il orientera son cœur vers le couvercle de l’Arche : s’il se tenait derrière l’Arche il considèrera comme s’il était devant l’Arche ; il se trouve donc que celui qui est à l’est doit se tourner vers l’ouest, s’il est à l’ouest il se tourne vers l’est, s’il est au sud il se tourne vers le nord et s’il est au nord il se tourne vers le sud, ainsi tout Israël orientent leur cœur vers un seul et même endroit ! ». Il y a là deux points : tout d’abord l’importance de s’orienter vers les lieux saints, yérouchalaïm, le temple et l’arch. Cette orientation doit se faire précisément au moment de la prière. Le deuxième point et de conduire tout le monde vers le même point, une espèce d’union internationale de la nation d’israël au moment de sa prière. En ces périodes de deuil, il convient de s’arrêter un moment sur une notion fondamentale : le chalom. Cette chose que tout le monde recherche parce que tout le monde en a besoin, dans son couple, au sein de la communauté, etc. Cette vertu qui est le remède a tous nos maux car, comme l’enseigne le Talmud au traité Yoma « le deuxième temple a été détruit à cause de la sinat h’inam – haine d’autrui ». Comment corriger cette haine ? Certes en développant l’amour du prochain, néanmoins nous voyons dans ce passage que l’union se fait lorsque tous « prient en s’orientant dans leur cœur vers la même cible : les lieux saints d’israël ». Une orientation bien plus que géographique, une orientation qui veut que tous les cœurs et toutes les bouches convergent. D’ailleurs le talmud explique que le mont du temple s’appelle « talpiot » la colline où toutes les bouches s’orientent ! « tal = colline », « piote = des bouches ». Il est un exercice difficile que de prier, cet exercice tout aussi difficile lorsqu’il faut réunir un minyane, peut être encore plus difficile lorsqu’il faut réunir tout Israël. Cependant nous voyons que yérouchalaîm et tout ce que cette ville comporte de saint, notamment le temple et l’arche, est le lieu d’union ‘’téfilatique’’ d’Israël, ce lieu où tous se retrouvent et s’unissent dans leur prière. Ainsi nous retrouverons l’union absolue puisque cette union comportera tous les cœurs et toutes les bouches s’adressant à D’IEU.
Yérouchalaïm est la ville de l’union, toute activité de désunion ne peut donc y trouver sa place ; désunion entre les hommes, désunion entre les hommes et D’IEU.
En réalité, fait remarquer Rav Zalman zal – élève du Gaon de Vilna zal, lorsque la guémara travail le terme « talpiote » pour nous parler de yérouchalaïm, elle veut nous indiquer qu’il convient de se tourner vers yérouchalaîm même de nos jours où celle-ci est détruite. Alors que nous aurions pu croire qu’après les destructions et massacres vécus à yérouchalaïm ceci lui aurait valu une perte de sa valeur et donc il n’y aurait plus d’intérêt à se tourner vers elle, le talmud nous rappelle qu’il est dans la valeur propre et intrinsèque à cette ville un intérêt d’y voir converger toutes les bouches et tous les cœurs. Notre grand Maître le gaon Rav Ovadya Yossef chalita explique dans son livre Méor Israël que ceci s’explique bien d’après la thèse du Rambam 6ème chapitre des Hilh’ot Bet Habéh’ira qui veut que « la sainteté de yérouchalaîm et du sanctuaire sont éternelles puisque leur sainteté est due à la présence divine qui elle ne s’annule jamais ! ». De tout cela il ressort que la présence divine se trouve de nos jours comme avant à Yérouchalaïm au mont du temple, conclutencore Rav Ovadya Yossef chalita dans Yabia Omer volume 5 Y’’D 26-4.
Pour conclure voici quelques phrases de Rav Hirch zal tirées de son livre H’orev page 529 : « Ils feront pour Moi un sanctuaire, D’IEU qui emplit l’univers dévoile à tous son règne sur l’humanité à travers sa proximité avec Israël… Si ce lien est coupé, IL s’en chargera pour le connecter à nouveau… En réalité il n’y a rien de plus saint qui puisse assurer la vie d’Israël et son choix d’être le vecteur du divin que la Tora… Le sanctuaire prend un sens lorsqu’il est animé de Tora… Le temple est le lieu à partir duquel D’IEU se manifeste dans le monde… Le lieu saint a pour objectif d’élever la vie d’Israël afin qu’il oriente sa vie vers son devoir… Le temple est le cœur d’Israël… Il nous incombe de ne point négliger ce lieu sans quoi nous négligerons son rôle cette énergie qu’il nous dispense pour vivre dans la sainteté… Le temple est détruit et le mont de Tsion est désolé. Toutefois son importance à nos yeux est grande pour l’éternité… Même en exil nous avons des lieux où la halah’a nous recommande de traiter avec un immense respect : tous lieux répondant à l’élévation de l’individu et de la communauté entre dans cette catégorie… La notion de kédoucha existe également dans les objets de culte… ».
Yérouchalaïm la cité de l’union… !!!
