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Yérouchalaïm dans le chaos – Partie 2

Rav Imanouel Mergui

Nous avons commencé la semaine dernière cette étude tirée du traité Chabat 119b relatant les raisons qui ont conduit Yérouchalaïm à être détruite. Nous avons rapporté la première opinion, celle du maître Abayé, qui condamne la profanation du Chabat et voit à travers elle la raison de la destruction de la ville sainte.

« Rabi Avahou enseignait : Yérouchalaïm a été détruite parce qu’ils ont annulé le chémâ du matin et du soir comme dit le verset etc. ». Rachi explique : « ils n’ont pas pris à cœur de placer l’unicité de D’IEU dans la conscience des créatures divines ». Le chémâ renferme toutes les grandes notions avec lesquelles le juif se doit de vivre, notamment l’amour de D’IEU, l’étude et l’enseignement de la Tora, la récompense et la sanction, les téfilines, la mézouza et d’autres thèmes encore. Cependant il ne suffit pas de réciter le chémâ, faut-il encore le vivre et plus encore il faut véhiculer ces valeurs. Vivre dans un monde déchargé de cette prise de conscience des choses est un monde instable et chaotique. Yérouchalaïm, la cité de D’IEU, ne peut supporter un univers vide de tout cela. Yérouchalaïm ne supporte pas l’homme vide ! D’ailleurs nos Sages nous enseignent qu’un homme animé de daât (!!!) connaît au présent la reconstruction du Temple…

« Rav Hamnouna dit : Yérouchalaïm n’a été détruite uniquement parce qu’ils ne conduisaient pas les enfants à l’étude de la Tora ». Yérouchalaïm ne supporte pas le vide même chez les enfants. Nous savons par ailleurs la place que réserve la Tora aux enfants, une place non négligeable. Yérouchalaïm est une cité où tous ont une place qui peuvent néanmoins occuper seulement s’ils se soucient correctement de leur existence. Cet existentiel ne peut s’acquérir autrement que par l’étude de la Tora. Ne pas étudier la Tora est en soi une destruction de l’être et ne peut qu’aboutir à la destruction de Yérouchalaïm. Sans Tora en général, et en particulier sans la Tora des enfants, la vie n’a aucun sens. Quel monde peut faire l’économie des enfants ?! Quel visage a Yérouchalaïm si les enfants deviennent tous des ingénieurs, des scientifiques ?! Serons-nous fiers de dire que la cité de D’IEU est le cœur de la science ? Et encore ceci serait noble en soi, toutefois insuffisant, mais ‘’aujourd’hui’’ quelle fierté avons-nous de réclamer Yérouchalaïm la ville sainte ??? Regardez, je vais vous faire part d’un constat qui m’ébranle au quotidien et qui me donne courage et espoir – vraiment sans aucune exagération. Le Talmud au traité Guittin raconte comment s’est déroulée la destruction de Yérouchalaïm et du Temple. L’empereur romain envoie son bataillon avec, à sa tête, Néron. Ce dernier arrive à Yérouchalaïm et rencontre un enfant qui sort de la maison d’étude. Néron interroge l’enfant sur ce qu’il a appris à l’école. L’enfant lui cite un verset tiré de la prophétie de Yeh’ezkel annonçant que D’IEU vengera Edom d’avoir attaqué Israël. Lorsque Néron entend cela il abandonne son armée, se sauve et va se convertir. Néron sera l’ascendant de Rabi Méir !!! Un ennemi d’Israël a compris qu’avant de toucher à Yérouchalaïm il fallait interroger UN ENFANT QUI ETUDIE LA TORA !!! Et, puisque le message de l’enfant est clair il va se convertit !!! L’enfant qui étudie la Tora devient une lumière pour lui-même, pour sa famille, pour tout son entourage et peut aller jusqu’à devenir une lumière secourant la plus belle cité du monde. Néron avait saisi que chez les juifs il y a quelque chose de sacré, de surpuissant : les enfants qui étudient la Tora. Il va prendre très au sérieux cette rencontre et prendra une décision en conséquence… Cette leçon que nous livre cet homme, au départ ennemi d’Israël, qui deviendra par la suite l’ami d’Israël est une leçon pas seulement pour nos ennemis mais pour nous-mêmes surtout. Quel rapport devons-nous avoir avec Yérouchalaïm ? Voir à travers les enfants et l’éducation qu’on choisit pour eux l’assurance de notre avenir, la protection de nos valeurs et la survie de notre histoire. Yérouchalaïm repose sur les enfants qui étudient la Tora.

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