Rav Imanouel Mergui
Mon article n’a pas pour objectif d’expliquer la différence entre ces deux personnages, elle est évidente. Il n’est pas de la convenance de mes lignes de parler du pape, je m’en excuse. Je voudrais faire un constat très simple à partir de deux évènements qui se sont produits ces dernières semaines dans le monde. Je ne suis pas un chroniqueur politique – h’as véchalom, je réfléchis seulement un peu sur ce qui se passe autour de nous, en basant cet exercice sur les textes saints de notre sainte et belle Tora, écrite comme orale. La première information c’est le pape qui démissionne – ce n’est pas ça qui m’intéresse c’est surtout de voir que la presse mondiale lui réserve un honneur grandiose, sans rentrer dans le pourquoi de sa démission, les pours et les contres lui réservent un honneur digne. La deuxième information ce sont les élections israéliennes
– ce n’est pas ce qui m’intéresse c’est surtout de voir que les Maîtres de la Tora sont bafoués et déshonorés, aucune retenue dans le déshonneur qui leur ai fait preuve. Pourquoi le pape est-il tant honorer ? Pourquoi les rabanim sont tant déshonorés ? Je l’ignore !
Ce phénomène n’est pas nouveau, de voir que les grands maîtres de la Tora sont traités avec un mépris exécrable. Dans le Yalkout Chimoni Yirméya 257 il est fait l’étude de quatre grands hommes de notre histoire qui ont subi un ’’zilzoul’’ (dédain) de la part du peuple : Pinh’as. Ouriya. Yéhezkel. Yirméya. En vérité nous voyons déjà dans la Tora que Moché notre Maître et Prophète n’a pas toujours connu le respect convenable. A Pourim c’est Mordéh’aï qui est critiqué par le peuple. Et dans le Talmud il ne manque pas d’anecdotes relatant la maltraitance des uns envers les Sages. Au courant de l’histoire du peuple juif un des problèmes majeurs c’est ce rapport qu’on a avec les Maîtres. Pendant et
après la Shoa certains écrivains n’ont pas retenu leur plume pour dénoncer les choix faits et les décisions prises par les Rabanim. Ce problème est paradoxal puisqu’en vérité le respect dû aux Maîtres est en lui-même la solution, comme nous le verrons par la suite. Je tiens à préciser qu’il y a ici deux notions
- écouter les Rabanim, suivre leur décision et leur conseil,
- les respecter quand bien même on ne les écoute pas (si tant est si bien qu’on aurait le droit de les désobéir).
Au traité Chabat 119b le Talmud prononce une sentence assez remarquable à ce sujet. Lorsque des évènements dramatiques se produisent dans et pour le peuple d’Israël (individuel ou national) il est un devoir de comprendre la cause. Quelle est l’origine du mal qui nous arrive ? Effectivement la base même du judaïsme c’est bien la ‘’émouna’’ – cette faculté de tout ramener à D’IEU. Nous rejetons le concept de ‘’mikrioute’’ – les choses arrivent par accident, détacher de toute cause et de toute raison… Ce n’est pas le sujet que je veux développer ici (en réalité il n’y a pas de domaine où l’homme accepte l’idée de l’accident, pour ne citer qu’un exemple lorsqu’une personne a des soucis financiers elle s’interroge de savoir comment elle en est arrivée là et essaie d’améliorer sa gestion etc., elle ne se dit pas que c’est un accident tout bêtement). « La ville de Yérouchalaïm n’a été détruite uniquement parce que ses habitants méprisaient les talmidé h’ah’amim ». Lorsqu’une ville est détruite on ne se dit pas que c’est là un accident, à fortiori lorsqu’il s’agit de Yérouchalaïm la ville sainte. Chaque catastrophe est un message, la cause de la catastrophe est elle-même le message. Déshonorer les gens qui étudient la Tora, appelés ici talmidé h’ah’amim, c’est détruire un environnement et lui causer sa perte. Une ville qui ne respecte pas l’homme qui étudie et s’adonne pleinement à l’étude de la Tora