Rav Imanouel Mergui
Qui n’est pas atteint d’une épreuve quelconque ? Qui ne se heurte pas à la question de savoir comment gérer les épreuves ? Quelles sont leur sens et où nous conduisent-elles ?
La paracha de cette semaine (Toledot 25-27) nous dit que « Yaâkov était un homme intègre qui habitait les tentes », ces tentes représentent les lieux d’étude où se trouvaient Chem et Ever (Rachi).
Rav Moché Feinstein s’interroge (Drach Moché) : voilà que la Tora nous présente Yaâkov comme étant l’homme des tentes, l’homme vouer et consacrer à l’étude de la Tora, alors que son grand-père notre premier Père Avraham est appelé l’homme des épreuves puisqu’il a été éprouvé par dix fois, pourquoi ne parle-t-on pas des épreuves de Yaâkov ? il faut savoir, répond Rav Moché feinstein, la grandeur de l’homme atteinte sans épreuve est supérieure à celle atteinte par le biais des épreuves. Cela veut dire que les épreuves, qui sont un moyen pour réveiller l’homme et le conduire au droit chemin ont un aspect bédiâvad – à posteriori, il est préférable de se rapprocher de D’IEU sans épreuve c’est l’aspect léh’atéh’ila – à priori du travail de l’homme. Yaâkov est donc plus grand qu’Avraham puisque Yaâkov étudiait la Tora et s’approchait de D’IEU sans les épreuves alors qu’Avraham l’a fait par le concours des épreuves.
Le Sefer Hayachar propose plusieurs techniques de savoir si on est agréé de D’IEU ou pas ; l’une d’elles est, écrit-il : si l’homme n’est pas atteint d’épreuves c’est que D’IEU l’a abandonné, par contre si D’IEU l’éprouve c’est qu’IL l’aime… ! L’épreuve est donc synonyme de l’intérêt que D’IEU porte à l’homme. D’après cela la réponse de Rav Moché Feinstein est difficile à comprendre.
Il me semble que si l’épreuve est indispensable il faut néanmoins distinguer la qualité de l’épreuve et Yaâkov nous enseigne que la véritable épreuve qui vaut le coup d’être vécue et qui a un sens authentique est l’épreuve de l’étude de la Tora elle-même. Analysons : étudier la Tora est une activité peu intéressée, à tel point que ceux qui étudient la Tora sont la risée du peuple, ils sont bafoués, rejetés, ignorés, déshonorés ! Yaâkov étudie la Tora et se heurte à son frère Esav – l’homme de la chasse qui en réalité ne chasse pas des animaux mais chasse son