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Yitsh’ak et la lune

Maran Hagaon Rav Ovadya Yossef chalita
«Méor Israël Méor Israël »

Le Midrach dit : « Toute l’année le Satan critique Israël auprès de D’IEU et D’IEU le repousse jusqu’à Roch Hachana. Arrivé Roch Hachana le Satan revient à la charge pour condamner Israël et est accompagné du soleil pour témoigner des fautes d’Israël. D’IEU le repousse puisque toute accusation ne peut se faire qu’en présence de deux témoins. Le Satan va alors chercher la lune mais ne la trouve pas, elle est couverte (Roch Hachana se fête au début du mois lorsque la lune n’est pas visible) ».

Il y a lieu de s’interroger du comportement de la lune qui se cache et ne vient donc pas témoigner des fautes d’Israël, voilà qu’en ce qui concerne le jugement divin il n’y a point de favoritisme ! D’autant plus que la loi de la Tora veut qu’une personne détenant une information à l’égard d’autrui se doive de venir témoigner ?

Le Choulh’an Arouh’ précise que le devoir de venir témoigner n’incombe au témoin uniquement si son témoignage aura une conséquence pour l’accusé ; le témoignage de la lune est inutile puisque même coupables nous sommes appelés « les enfants de D’IEU », et D’IEU ne veut pas châtier Israël. Cette appellation nous revient même lorsque nous sommes fauteurs en suivant l’opinion de Rabi Méir s’opposant à Rabi Yéhouda. Le Rachba fixe la halah’a comme Rabi Méir. Rajoutons que le devoir de venir témoigner ne s’impose seulement si on invite le témoin à se présenter au tribunal, comme précise encore le Choulh’an Arouh’, or la lune n’est pas invitée puisqu’elle se cache.

Au traité Chabat 89b la Guémara nous enseigne que la nuit est propre de toute faute puisqu’elle a été donnée pour dormir, les fautes ne se commettant seulement en journée. Le témoignage du soleil veut dire qu’Israël commet des fautes en journée. L’absence du témoignage de la lune veut dire qu’Israël ne faute pas la nuit. C’est ce que disent nos Sages au Midrach « notre Père Yitsh’ak est comparé à la lune », il est donc un bon défenseur pour Israël. On peut expliquer ainsi la strophe du chant ôked véanékad qui dit « que le monde ne soit pas sans lune » ! De ce fait si nos nuits sont souillées de souillures inestimables comme : les cinémas, les boîtes de nuit etc., la lune se rangera du coté du soleil pour nous attaquer. Nous devons faire téchouva pour affaiblir nos accusateurs. Le son du chofar est un moyen qui nous est attribué pour déstabiliser le Satan et l’empêcher de nous accuser ; comme l’enseigne le Talmud au traité Roch Hachana 16a « nous sonnons du chofar avec une corne de bélier en souvenir du ligotage de notre Père Yitsh’ak ». Nous rappelons tant en ce jour cet épisode parce qu’un évènement passé est d’une grande influence chaque année à la même date où il s’est produit, et ce aussi bien dans le négatif que dans le positif (ndlr : on peut encore expliquer – comme le Rav a développé Yitsh’ak est le symbole de la lune, de la non accusation, c’est la raison pour laquelle le jour de Roch Hachana nous rappelons tant Yitsh’ak…).

Rabi Yéhochouâ dit que le monde a été créé au mois de nissan, on peut s’étonner d’après cela pourquoi nous sommes jugés au mois de Tichré (six mois séparent nissan et tichré) ? En réalité D’IEU a fixé Roch Hachana durant la période où il avait pardonné la faute du veau d’or… Cette période est choisie puisqu’elle rappelle le ligotage de Yitsh’ak qui s’y déroula. « Le jour du ligotage de Yitsh’ak, notre Père Avraham implora D’IEU pour qu’IL ouvre les portes de la prière et de la rédemption en cette période. D’IEU acquiesça sa requête et fixa le jour de Kipour », explique le Yalkout Réouvéni. Nous lisons également le passage de la Tora relatant le ligotage de Yitsh’ak en ce jour de Roch Hachana.