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De la gravité de la médisance

Maran Hagaon Rav Ôvadya Yossef chalita
« Méor Israël – Drouchim » page 338

Il est dit dans la Tora « tu ne porteras pas les propos de ton peuple », il s’agit de la médisance et du
colportage, même s’il dit la vérité quand il rapporte le mal d’autrui sa faute est très grave. Au traité
Pesah’im le Talmud raconte que Touvya commis une faute et Zigoud vint la rapporter à Rav Papa. Le
maître condamna Zigoud a recevoir des coups ; celui-ci s’étonna « c’est Touvya qui faute et est-ce à
Zigoud de recevoir une sanction ? ». Le maître lui répondit : du fait que tu viens témoigner seul ton
témoignage ne peut être pris en compte, puisqu’il faut deux témoins, ceci est donc considérer
comme de la médisance ! Au traité Arah’in 15b Rav Ah’a bar H’anina enseigne qu’une personne
ayant médit ne peut plus réparer sa faute. Le Rambam écrit : nos Sages disent qu’il y a trois fautes où
l’homme est sanctionné dans ce monde ci et est exclu du ôlam haba l’idolâtrie, la débauche et le
meurtre, et, la médisance est pire que ces trois fautes. Apprenons de Miryam qui est frappé par la
‘’lèpre’’ alors qu’elle n’a pas vraiment médit et elle étai animée d’une bonne intention à fortiori celui
qui médit et veut nuire à autrui qu’il sera sanctionné. Le Talmud au traité Sanhédrin enseigne que
Doëg Hahadomi est exclu du ôlam haba, bien qu’il était un très grand maître de la Tora chef du
tribunal, parce qu’il dira du lachon hara sur Ah’imeleh’ ce qui entraînera le roi Chaoul a tué
Ah’imeleh’ et quatre vingt cinq cohanim. Doëg fut punit : il oublia toute sa Tora et n’eut point
d’enfant érudit ni d’élève.
Le H’ovot Halévavot rapporte les propos d’un pieux : des hommes arriveront dans le monde de la
vérité au moment du jugement final et on leur montrera de nombreux mérites, ils seront étonné de
ces mérites attribués alors qu’ils n’ont pas agi de la sorte durant leur vie. On leur répondra qu’ils
bénéficient des mérites de ceux qui ont dit de la médisance à leur égard ! De même certains
arriveront dénués de tout mérite à leur étonnement on leur expliquera qu’ils ont perdu tous leurs
mérites à cause du lachon hara qu’ils ont prononcé de leur vivant. Pire encore les fautes de ceux sur
qui ils ont médit se rabattront sur eux. Rav Chlomo Kluger explique que ces hommes ayant dit du
lachon hara crieront « erreur » face au tribunal céleste et D’IEU leur rétorquera que tout est dû à la
médisance. Ne sois donc pas étonné car, comme écrit le Rambam « ceux qui médisent perdent leur
ôlam haba ».
Le Midrach rapporte que durant la génération du roi Ah’av ils remportaient toujours les guerres,
malgré leur mécréance, parce qu’ils ne prononçaient jamais du mal sur autrui, par contre du temps
du roi Chaoul bien qu’ils étaient de grands érudits ils ne remportaient pas toujours les victoires parce
qu’il y avait parmi eux des médisants. D’IEU a dit même si tout Israël sont des mécréants et leur roi
un impie je leur donne la terre promise aux Pères s’ils n’écoutent pas de médisance. Le H’ida et le
H’afets H’aïm écrivent que notre exil est si long à cause du lachon hara !
A propos des 24000 élèves de Rabi Akiva qui meurent tous par étouffement durant la période du
ômer, le Maharcha et le Péri H’adach expliquent qu’ils disaient du mal l’un sur l’autre.
Au traité H’olin nos Maîtres conseillent donc de taire le mal de l’autre et de ne le juger seulement
favorablement, ainsi D’IEU nous jugera comme tel.