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La Tora protège et secoure

Gaon et Tsadik Rav Elh’anan Wasserman ztsal
Kovets maamarim véiguérot vol.1 page 97

Au traité Sanhédrin 73a le Talmud nous enseigne que « si on voit une personne en danger, par exemple qui se noie ou qui est attaquée par un animal dangereux, il est un devoir de lui porter secours ». A fortiori qu’il est un devoir de porter secours à plusieurs personnes qui sont en danger. Et, à plus forte raison qu’il faut porter secours à tout le peuple d’Israël s’il est en danger ! Toutefois de prime abord cette réflexion ne peut nous conduire à quelque chose de concret, elle reste théorique, on pourrait s’interroger de savoir qu’est-ce qu’on pourrait faire pour porter secours à tout le peuple d’Israël qui est en danger ?!

Si nous contemplons la Tora nous verrons qu’il est entre nos mains de porter secours à tout le peuple d’Israël.

Pour qu’un médecin soit efficace dans le remède qu’il propose à son patient il ne suffit pas qu’il guérisse la maladie, il doit guérir la cause de la maladie. Ainsi nous concernant, nous devons rechercher la cause de tout ce qui nous arrive. Cette cause nous ne pouvons la réfléchir par le raisonnement humain, tout simplement parce que ce qui nous arrive dépasse la logique humaine.

Il est d’évidence que seul dans la Tora on doit chercher la cause de notre état, ainsi nous y trouverons également le remède tant attendu.

Au traité Méguila 14a le Talmud nous dit que les prophéties retranscrites dans nos Livres Saints ont un message pour toutes les générations. Nous pouvons donc lire dans le livre de Eih’a 1-17 que les souffrances d’Israël ont pour but de nous rappeler que nous sommes Juifs ! Toutefois le type de souffrances ainsi que leur intensité dépend de nous ! Ceci ressemble à un homme qui dort dans une pièce qui, soudainement, prend feu. S’il

dort légèrement un simple appel le réveillera, s’il dort profondément il faudra aller jusqu’à le frapper pour ne pas le laisser dormir.

Le prophète Yéchâya 42-24 nous livre que les souffrances d’Israël nous parviennent pour deux causes 1) les erreurs commises ‘’béchoguègue’’ – par inadvertance, 2) les fautes commises ‘’’’bémérèd’’ – par rébellion. Malheureusement beaucoup de juifs sont éloignés de la Tora ‘’’par inadvertance’’. Et il y a ceux qui, volontairement, insufflent des idées contraires à la Tora au sein d’Israël ! C’est cela le véritable fléau qui nous accable et entraîne de nombreux maux à notre peuple.

En réalité il faut aller bien au-delà de cette cause et s’interroger pourquoi on en est arrivé là ? Qu’est-ce qui a fait que de nombreux juifs ne croient plus en D’IEU, nous qui sommes descendants des plus grands croyants de l’histoire ?!

La réponse se trouve dans la Tora elle-même dans le livre de Dévarim chapitre 11 verset 16 « vous vous détournerez et vous servirez d’autres divinités ». Rachi explique : dès que l’homme s’éloigne de la Tora, immédiatement il va se lier aux cultes étrangers ! Le yetser hara guette l’homme pour le faire trébucher, le seul remède pour le vaincre reste désormais l’étude de la Tora ! Du moment où l’homme se détourne de la Tora sa foi s’affaiblit jusqu’à devenir un renégat ! Abandonner l’étude de la Tora conduit l’homme aux pires horreurs. Du temps du Talmud l’absence de l’étude de la Tora conduisait les juifs à commettre l’idolâtrie, les Sages ont annulé ce type de yetser hara (Sanhédrin 64a) ; alors s’est levé un nouveau yetser hara pire encore : le yetser hara du reniement de D’IEU ! Le H’afets H’aïm disait : sans Tora il n’y a plus de foi et sans foi le monde s’écroule. Rien ne peut arrêter la férocité bestiale qui anime l’homme, seule la crainte en D’IEU – comme le dit clairement la Tora au livre de Béréchit 20-11. Nous sommes témoins aujourd’hui à ce phénomène : d’un côté la négation du divin est tellement répandue dans le monde et en même temps les hommes sont devenus comme des serpents qui s’entretuent. La première entraîne la seconde !

Au traité Makot 24a le Talmud nous enseigne que le prophète H’abakouk a dressé toute la Tora sur une qualité : la émouna (la foi). La foi conduit l’homme à respecter toute la

Tora, elle le conduit à l’envie de cela ! En même temps seule l’étude de la Tora conduit l’homme à la foi ! Et puisque, malheureusement, nombreux sont ceux qui ont délaissé l’étude de la Tora automatiquement la foi en D’IEU s’est affaiblie. La cause de toutes les causes de ce qui nous a conduits à connaître tant de malheurs qui n’ont jamais existé auparavant ce n’est autre que l’abandon de l’étude de la Tora. Ceci est explicite dans la prophétie de Yirméya 9-11 « Pourquoi la terre a-t-elle était détruite ? Parce qu’ils ont abandonné Ma Tora ! ». Si on corrige cette erreur, automatiquement nous connaîtrons La Délivrance. Notre délivrance dépend donc de nous-mêmes : en développant et diffusant la Tora ! C’est le remède auquel D’IEU nous invite. Aucune autre solution ne pourra nous sauver. Lorsque D’IEU ôte son secours d’Israël aucun être n’est à même de nous porter secours.

Toute personne qui s’investie et participe à la diffusion de la Tora apporte secours au peuple d’Israël. Celui, par contre, qui ne s’investi pas dans ce sens transgresse la parole de la Tora « tu ne resteras pas indifférent au malheur de ton prochain » – Vayikra 19-16. Ceux qui pire encore diffusent des idées contraires et opposées à la Tora entraînent les malheurs sur Israël. Ils sont eux responsables des drames qui nous atteignent. Le sang d’Israël qui coule est l’œuvre de leur main.

Celui qui est sensible à ce discours suivra l’ordre des choses comme suit : tout d’abord il faut commencer par enseigner la Tora aux jeunes enfants ! Ils sont eux la base de notre peuple ! A fortiori de nos jours où mes tendances se sont inversées : ce n’est plus le père qui éduque son fils mais c’est le fils qui éduque son père. Or nous voyons bien que si l’enfant possède de la Tora il entraîne ses parents, le contraire se produit si l’enfant s’éloigne de la Tora. Il faut s’investir à créer des lieux d’étude pour les enfants, leur apprendre le ‘’h’oumach’’ avec le commentaire de Rachi qui réunit la Tora écrite avec la Tora orale. Cette étude introduira dans le cœur des enfants La Foi comme fondement de notre culte, plus la connaissance de la Tora, plus la faculté d’étudier par la suite la michna et la guémara.

Toutefois ceci contient une condition au préalable : la qualité de l’enseignant – celui-ci doit craindre le Ciel. Si on se trouve dans un endroit où l’enseignant ne suit pas cette

qualité de crainte de D’IEU il est préférable de ne point lui enseigner la Tora, en tout cas certainement pas le mettre face à un enseignant mauvais, se serait le détourner du culte ! Telle est la recommandation du H’afets H’aïm zal.

La situation actuelle est que les enfants sont éduqués de façon très éloignée de la Tora, ils n’ont même pas la connaissance de la Tora écrite. Ils sont complètement assimilés. La seule chose qui pratiquent encore c’est la ‘’bar mitsva’’ et encore, bien souvent l’âge de la bar mitsva les conduit à commettre des fautes plutôt que de leur faire prendre conscience qu’à cet âge il est tenu désormais de respecter toute la Tora. Mais il y a bien pire que cela, il y a ceux qui apprennent la Tora de façon abîmée et erronée !!! Non pas la Tora de D’IEU mais celle du Satan ! Qui sont les grands de la génération et ses guides aujourd’hui ? Des gens dénués de Tora ! Que faire face à cette situation ? On devrait se battre sans relâche, mais qui en est capable ?! La seule solution qui nous reste c’est d’investir dans la Tora de la façon la plus authentique. Le H’afets H’aïm zal écrit dans son Chémirat Halachon : lorsque des bandits viennent piller un commerçant et lui prendre sa marchandise il doit faire comme eux – prendre tout ce qu’il peut et sauver sa peau. Ainsi nous devons sauver du peuple d’Israël tout ce que nous pouvons. Rappelons-nous qu’un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité. Le Saint H’afets H’aïm zal disait encore : on ne repousse pas l’obscurité par des coups mais c’est la lumière qui la fera fuir !

N’oublions pas les propos du Rambam (Talmoud Tora 1-8) « chaque juif se doit de fixer un temps pour étudier la Tora, qu’il soit jeune ou vieux, pauvre ou riche etc. ». Ceci est le fondement de tous les fondements sur lequel tout repose. Lorsqu’un conférencier demanda au Gaon de Vilna ‘’quelle est le sujet sur lequel il faut parler au public’’, le Gaon lui répondit ‘’parle de l’importance de l’étude de la Tora tout y est inclus !’’. C’est ce qui est enseigné dans Pirké Avot 5-22 « remue la Tora dans tous les sens car elle contient tout ».

Il convient de consacrer de nommer des gens responsables dans chaque communauté qui se voueront à cette tâche pour diffuser la Tora. Organiser des lieux d’étude de la Tora pour les enfants. Organiser des cours de Tora pour les adultes également. La réussite de tout cela dépendra de la qualité des enseignants et de leur crainte du Ciel. Nous savons qu’à l’intériorité de chaque juif se trouve une étincelle de l’amour de la Tora, il suffit de la raviver pour qu’elle rayonne. Ceux qui iront dans ce sens seront inscrits dans « le livre de souvenir céleste et qualifiés de ceux qui craignent D’IEU » (Malah’i 3-16) et connaîtront salaire de leur investissement même dans ce monde ci !